Le récent rachat pour onze millions d'euros d'un chalet classé à Courchevel, dans le cadre d'une grosse opération immobilière, a donné lieu, de la Savoie à Chypre, à un savant montage financier.
Le 30 juin 2010 devant un notaire de Bourg-Saint-Maurice voyait le jour la SCI Apopka, domiciliée à Courchevel et détenue à 99% par une société luxembourgeoise, Origami Realty, d'après ses statuts enregistrés à Chambéry.
De Courchevel à Chypre, sur la piste d'un chalet à 11 millions d'euros
Origami Realty avait été créée trois mois plus tôt au Grand-Duché par François-Xavier Susini, natif d'Ajaccio et domicilié en Suisse.Cet ancien patron des Caves de Courchevel, la boîte de nuit jet-set de la station, y gère aujourd'hui plusieurs restaurants, selon la mairie.
Contacté à plusieurs reprises par l'AFP, il n'a pas donné suite.
Le 18 janvier 2011, Origami Realty cédait la moitié des parts de la SCI Apopka à une autre société luxembourgeoise, Bleone SA, dont l'actionnaire unique n'était pas spécifié.
Elle avait changé d'administrateurs trois semaines auparavant, représentée désormais par un fiscaliste français travaillant au Luxembourg et un juriste russe basé à Chypre.
Le 26 janvier 2011, une société "Maximus Overseas Limited" prêtait à Apopka la somme de 11,8 millions d'euros pour acheter le chalet.
La transaction était conclue le lendemain pour onze millions d'euros.
Le 3 octobre 2011, la propriété du chalet changeait encore de mains: Bleone SA cédait la moitié des parts de la SCI Apopka à une troisième société luxembourgoise, Montaka SA, derrière laquelle s'en cachait une quatrième, Letman SA, créée en juillet 2011 par une société de Nicosie, Arrowband Limited.
C'est à Chypre que s'arrête la piste du mystérieux nouveau co-propriétaire du chalet.
C'est là aussi que l'on trouve trace de la société Maximus Overseas Limited, bailleur de fonds de l'opération.
Selon la presse russe, celle-ci serait liée à un homme d'affaires moscovite, bien connu à Courchevel.
Reste à savoir si c'est lui qui a choisi le nom de la SCI Apopka -interroge l'enquête de l'Agence France Presse, immédiatement reprise par la Tribune de Genève.
En russe, "popka" a une curieuse signification: en français, on dirait poliment "le derrière".##fr3r_https_disabled##