Pas convaincus par les promesses de Jean-Marc Ayrault, les syndicats de la SNCM, qui ont lancé mercredi 1er janvier une grève très suivie, ont reconduit leur mouvement pour ce jeudi, dénonçant un "abandon" du plan de sauvetage de la compagnie maritime aux 2.600 salariés, en pleine tourmente.
La grève, suivie mercredi à 65% par le personnel navigant, a été reconduite pour ce jeudi, où elle devrait s'étendre au personnel sédentaire, en congés la veille.
Le début de la grève est intervenu après l'annonce mardi par le Premier ministre, dans un courrier au député PS Patrick Mennucci, candidat à la mairie, de 30 millions d'euros d'apport supplémentaire de l'Etat.
En contrepartie, il exige toutefois "la mise en place dans des délais désormais rapides des mesures de redressement", soulignant que "cette solution devra être mise en lien avec l'actionnaire majoritaire", Veolia-Transdev.
Plus de 4.000 clients touchés
Avec l'immobilisation des bateaux, "plus de 4.000 clients (seront) touchés sur les deux premiers jours, pour un coût de près de 1 million d'euros", selon la direction.Des perturbations touchent aussi la Méridionale, qui détient avec la SNCM la délégation de service public pour les liaisons entre la Corse et Marseille de 2014 à 2023.
La SNCM, en proie à des difficultés de trésorerie et sous le coup d'une double condamnation de Bruxelles à rembourser 440 millions d'euros d'aides jugées illégales, traverse une phase critique.
Au coeur du problème, l'actionnariat. Veolia, qui devait récupérer en direct les 66% détenus par Transdev, coentreprise formée avec la Caisse des dépôts, souhaite se désengager.
Dans ces conditions, le numéro un mondial de l'eau rechigne à apporter les garanties bancaires nécessaires, préférant le scénario du dépôt de bilan.
Un scénario catastrophe de nouveau brandi juste avant Noël, l'actionnaire octroyant finalement in extremis un prêt de 13 millions d'euros à la SNCM, indispensable à la poursuite, jusqu'à fin janvier, de son activité.