La prise de contrôle de la Provence par Bernard Tapie, qui injecte 6 millions d'euros dans le titre, est désormais effective, après la consultation ce vendredi 10 janvier du comité d'entreprise du journal.
"Depuis le 8 janvier 2014, GBT (Groupe Bernard Tapie) devient actionnaire majoritaire du groupe La Provence avec 80% des parts et sort intégralement du capital de GHM (Groupe Hersant Médias, ndlr)", a indiqué Marc Auburtin, PDG du journal, dans un communiqué, après un CE vendredi matin.
Cette modification est assortie d'une augmentation de capital de La Provence d'un montant de 6 millions d'euros.
"Corse-Matin" demeure une filiale à parité
Les deux parties s'étaient accordées fin décembre sur un partage des titres du groupe GHM.GHM détient la totalité de Nice Matin, tandis que Corse Matin, actuellement détenu à parité, reste une filiale détenue à 50/50 par La Provence et Nice Matin.
"C'est acté et c'est tant mieux. On sait où on va avec un actionnaire qui recapitalise la Provence, chose qui n'a pas été faite par le groupe Hersant Média (GHM)", a indiqué le secrétaire général du CE Hervé Borello, également délégué FO.
Double casquette pour Olivier Mazerolle
Les actionnaires ont également ratifié la nomination en tant qu'administrateur et PDG de La Provence de Marc Auburtin, qui avait remplacé en décembre Dominique Bernard, démissionnaire, et nommé deux nouveaux administrateurs, Claire Charbonnel, directrice générale adjointe, et Olivier Mazerolle, directeur général délégué et directeur de la rédaction.
Ouverture de la clause de cession
Ce changement d'actionnaires entraîne l'ouverture automatique de la clause de cession, qui permet aux journalistes de quitter un journal en bénéficiant des conditions d'un licenciement, lorsque un changement majeur d'actionnaires intervient."La clause de cession s'ouvre de droit. Après, les modalités reste à définir", confirme M. Borello.
"Ma première réaction : un soulagement de sortir de la gestion Hersant, qui n'a jamais mis un sous dans la maison", a déclaré Serge Mercier délégué du Syndicat national des journalistes (SNJ).
"Mais c'est beaucoup trop tôt pour dire si l'arrivée de Bernard Tapie est une bonne nouvelle", a-t-il poursuivi, "car avec l'ouverture de la clause de cession, un certain nombre de gens vont partir et Bernard Tapie ne s'engage sur aucun remplacement".
La Provence compte environ 200 journalistes.
Le syndicaliste a estimé d'autre part qu'"il n'y a pas de réelle inquiétude éditoriale" dans la rédaction.
"Depuis l'arrivée de Bernard Tapie dans le groupe fin 2012, début 2013, nous avons eu une paix quasi royale. Globalement, le journal fonctionne librement", a-t-il assuré.