"L'Etat n'est plus un actionnaire dormant" pour la SNCM a déclaré le ministre des Transports. Dans l'île où le trafic maritime revient à la normale, le syndicat nationaliste STC exprime ses réserves sur le décret à venir ainsi que sur l'accord intervenu concernant le renouvellement de la flotte.
Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a indiqué vendredi 10 janvier sur RTL que "l'État n'est plus un actionnaire dormant" au sein de la SNCM, compagnie maritime en difficulté.
Le Ministre, qui s'était engagé mercredi soir, après une table-ronde avec les syndicats de la SNCM, sur un renouvellement de la flotte et une nouvelle règlementation sociale, n'a pas donné plus de précisions sur le financement des bateaux.
"J'ai demandé à ce que toutes les pistes soient expertisées", a-t-il simplement rappelé.
La SNCM est détenue à 66% par Transdev (coentreprise de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement), 25% par l'État et 9% par les
salariés.
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Les réserves du syndicat STC
Pour sa part, Alain Mosconi, secrétaire général du syndicat nationaliste STC - Transports, est plutôt critique sur les avancées marquant la fin du conflit à la SNCM et à la Méridionale.
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Intransigeance de la collectivité territoriale
Le président du Conseil exécutif a pour sa part réagi sur les conséquences du blocage du trafic maritime durant neuf jours.
La Collectivité territoriale se montrera intransigeante sur le respect des termes de la délégation de service public pour les 10 années à venir - souligne Paul Giacobbi.
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Une victoire porteuse d'espoir selon la CGT
Dans un communiqué en date du 10 janvier, l'union régional CGT se félicite de la lutte victorieuse menée par l’ensemble des personnels de la CMN et de la SNCM.Malheureusement -ajoute le syndicat- et malgré un préavis de grève d’un mois, il a fallu 8 jours de conflit pour qu’une réunion de négociation soit enfin organisée par le gouvernement.
Les salariés demandaient légitimement que le plan de relance de l’entreprise soit respecté. L’accord trouvé se fera donc sans licenciements et avec le renouvellement des navires, afin de répondre aux besoins de la Corse dans le cadre du service public pendant 10 ans (DSP.)
L’autre revendication portait sur le respect des règles sociales Françaises afin de protéger l’emploi et éviter le dumping social destructeur des compagnies low cost. De nombreux Corses ainsi que les élèves de l’école de marine de Bastia pourront ainsi naviguer dans le futur.
C’est accord met en échec tous ceux qui pariaient sur la disparition de la SNCM et du service public des transports. Les partisans du démantèlement de la compagnie, qu’ils soient patronaux politiques ou syndicaux en sont pour leurs frais.
Cette victoire met également en échec les orientations politiques et la posture du président de l’Office des transports.
Après la victoire des indignés d’Air France -conclut l'union régionale CGT- cette lutte victorieuse montre la voie à suivre pour tous les salariés de Corse victimes du chômage de la précarité et de la vie chère.
Au moment ou les dépôts de bilans et faillites laissent sur le carreau des milliers de salariés, cette victoire constitue un point d’appui pour tous les salariés de Corse et du pays.