A Nouméa, les journalistes du quotidien Les Nouvelles Calédoniennes, vendu l'an dernier par les groupes Hersant et Bernard Tapie à des industriels locaux, ont voté le 14 février une motion de défiance contre le rédacteur en chef, dénonçant ses choix "partisans".
La Société des Journalistes (SDJ) reproche notamment à Fabrice Rouard de "s'être offusqué de la présence à la une du journal du mercredi 12 février d'une photo du drapeau indépendantiste".
Selon la SDJ, il aurait déclaré "ne plus vouloir de drapeau politique du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) en une car cela ne correspond pas aux valeurs du journal".
Alors que des élections territoriales, cruciales dans le processus de décolonisation en cours dans l'archipel, ont lieu en mai prochain, la SDJ "refuse l'émergence d'une ligne éditoriale orientée et partisane" et s'élève contre "la transformation de l'unique quotidien en outil de propagande".
Depuis le rachat des Nouvelles Calédoniennes par des hommes d'affaires calédoniens, 19 journalistes sur 44 ont quitté la rédaction.
Interrogé par l'AFP, Philippe Demazel, directeur général des Nouvelles-Calédoniennes, a reconnu que "la rédaction est en reconstruction et que la greffe (de M. Rouard) avait du mal à prendre".
"C'est plus l'expression de problèmes relationnels internes, car sur le fond le drapeau kanak ne pose pas de problème", a-t-il déclaré.
Avec le soutien de l'UMP locale et d'une partie des indépendantistes, les deux drapeaux - kanak indépendantiste et tricolore - ont été provisoirement choisis
comme embléme de la Nouvelle-Calédonie.
En juillet 2010, François Fillon, alors Premier ministre, avait assisté à la levée des deux étendards dans l'enceinte du haut-commissariat de la République.