Banditisme corse: drogue et règlements de comptes en procès à Marseille

Au premier jour du procès pour trafic de drogue et détention d'armes d'une dizaine de personnes, la présidente du tribunal correctionnel de Marseille a évoqué "le contexte historique ajaccien" de l'affaire, avec "la bande du Petit bar" et des règlements de comptes sur fond de guerre des clans.

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"On ne peut comprendre ce dossier qu'en connaissant le contexte particulier, le contexte historique ajaccien", a lancé la présidente, Emmanuelle Bessone, au début de l'audience.

Elle a ainsi rappelé l'assassinat du père du principal prévenu, portant le même nom que celui-ci, Ange-Marie Michelosi. "Considéré comme le leader de la bande du Petit bar", héritier de "Jean-Jé" Colonna, parrain présumé du sud de l'île mort accidentellement en 2006, il avait été tué dans un règlement de comptes à Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud) le 8 juillet 2008.

En riposte, une tentative d'assassinat avait visé quelques jours plus tard l'ancien militant nationaliste Alain Orsoni. Pour cette vengeance, plusieurs hommes soupçonnés par les enquêteurs d'appartenir à la bande du Petit bar avaient été jugés en janvier 2011, dont d'autres membres de la famille Michelosi.

Le même clan a ensuite été mis en cause dans la tentative de meurtre visant fin 2008 Alain Lucchini, gérant de discothèque.

Avant de lire les charges pesant sur neuf hommes et une femme, âgés de 29 à 50 ans, jugés notamment pour association de malfaiteurs en vue de commettre un vol en bande organisée avec arme, infractions à la législation sur les stupéfiants ainsi que sur les armes et les explosifs, la présidente a précisé que l'instruction avait débouché sur un non-lieu pour les faits de tentatives d'assassinats en bande organisée.

José Allegrini, avocat d'Ange-Marie Michelosi; Jean-Michel Mariaggi, avocat de Fabrice Chiappe et Jean-Bernard Salvini

Guerre de clans

Pourtant l'enquête avait démarré en avril 2011 par une nouvelle tentative visant un restaurateur d'Ajaccio, proche d'Alain Lucchini, lui-même proche d'Antoine Nivaggioni, le dirigeant d'une entreprise de sécurité tué en octobre 2008, au plus fort de cette guerre de clans.

Une information judiciaire était ouverte et l'enquête se focalisait rapidement sur Ange-Marie Michelosi, tout juste sorti de prison. Des écoutes et une surveillance étroite permettaient aux policiers d'identifier plusieurs hommes gravitant autour de lui.

Lors d'un coup de filet, le 14 février 2012, Ange Marie Michelosi était arrêté à son domicile, aux côtés de Julien Paoletti, Don Jacques Serreri et Pierre Lutzu.

Fabrice Chiappe était interpellé dans le hall de cet immeuble d'Ajaccio, porteur d'une arme de poing et d'un gilet pare-balles. Un autre homme, Romain Salvini, était interpellé le même jour. Enfin quatre autres personnes étaient ultérieurement mises en cause dans ce dossier.

Les perquisitions effectuées au domicile des différents protagonistes permettront de découvrir des courriers attestant d'un trafic de drogue orchestré par Michelosi, et des sommes en liquide.

Deux jours plus tard, les policiers se rendaient dans un appartement loué au nom de la mère de Michelosi, dans lequel était entreposé un arsenal comprenant plusieurs armes longues, des armes de poing, des munitions, une grenade, un engin explosif, des détonateurs, des plans d'une société de transport de fonds ainsi qu'une dizaine de kilos de cannabis et 500 grammes de cocaïne.

L'audition se poursuivait mercredi par l'audition des mis en cause, dont six comparaissent détenus.

Lundi, la présidente doit interroger le cerveau présumé Ange-Marie Michelosi, tandis que les réquisitions sont attendues mardi matin. Le procès doit s'achever le 28 février.
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