La main tendue d’Emile Zuccarelli à François Tatti changera-t-elle la donne à gauche ?

Le tandem sortant, Emile Zuccarelli et Ange Rovere,  reprend la main pour tenter de fédérer la  gauche dans une campagne où les deux listes en présence se livrent une opposition farouche. Emile Zuccarelli et Ange Rovere veulent que la gauche se retrouve au 2e tour. Appel lancé à François Tatti. 

Dans un entretien, publié ce dimanche 9 mars par nos confrères de Corse-Matin, Emile Zuccarelli, le maire sortant, et Ange Rovere, son premier adjoint communiste, reprennent la barre.

Ils répondent à la polémique née des propos de Francis Riolacci sur le Simeonisme mais lancent aussi et surtout un appel clair à François Tatti pour que la gauche se retrouve unie au 2e tour.

Le refus de tout « replâtrage » entre les deux tours, les chjami è rispondi véhéments entre les deux frères ennemis du zuccarellisme, l’ex fils spirituel et le fils légitime, semblent devoir être noyés par la réalité politique. Par un contexte et des sondages qui, sans union, annoncent un grand péril pour la gauche à Bastia.

François reviens parmi les tiens... 


« La main est tendue vers François Tatti. Il est clair que les Bastiais dans leur grande majorité se réclament des valeurs de gauche et approuvent le bilan de notre municipalité dont il fait partie », explique le maire de Bastia qui poursuit en indiquant qu’il est donc logique que la gauche se retrouve au 2e tour.

Du côté de la liste « Pour Bastia par Passion », le discours restait ce matin très mesuré.
François Tatti voit d’un œil prudent le tapis rouge que déroule aujourd’hui celui qui l’aurait trahi hier en lui promettant - comme il l’affirme - d’être le prochain maire avant d’installer in fine son fils dans la bataille successorale.

« Ça arrive un peu tard » lâchait le candidat exclu du PRG mais qui aujourd’hui pourrait faire basculer le sort du parti dans son fief bastiais. Il tient indéniablement entre ses mains les clés de ce scrutin, annoncé serré, avec les 12% d'intention de votes que les sondages lui accordent de manière constante.

Mais ce fidèle républicain, homme de convictions, qui a passé 15 ans à la mairie de Bastia - dont 13 comme adjoint de premier plan d’Emile Zuccarelli - ne reste pas totalement insensible aux déclarations de ce dernier.

Même si officiellement il dément tout rapprochement possible entre les deux tours, comme il le faisait encore à la veille de la parution de cet article sur son compte Twitter, s’offusquant que les sondeurs puissent encore envisager une union de la gauche au 2e tour.


L'appel public d'Emile au retour de François, qui peut ressembler à un appel au secours, pourrait bien faire réfléchir à deux fois le président du SYVADEC. Lui qui ne veut sans doute pas porter le chapeau d'une éventuelle défaite de la gauche et de toutes ses conséquences. Un peu gêné ce matin, il esquivait la question à notre micro... En gardant officiellement son cap du cavalier seul. 

Emmanuelle de Gentili est claire et sans équivoque. Sa volonté de rapprochement avec les nationalistes dans la lignée de l'appel lancé par le vice président de l'assemblée de Corse, Jean-Charles Orsucci, ne fait aucun doute.
« Les choses sont allées trop loin, on ne pourra pas faire marche arrière », l’élue socialiste voit même dans le retour médiatique du tandem Zuccarelli-Rovere un désaveu pour le candidat officiellement désigné. 

Paul Giacobbi en paceru ? 

Selon nos informations le président du Conseil exécutif de Corse - qui n'aura décidément jamais été aussi présent dans une campagne municipale bastiaise - devrait cette semaine jouer un rôle de médiateur entre les deux camps ou tout au moins communiquer pour tenter de trouver un terrain d'entente.
Objectif garder Bastia à gauche, son cortège de grands électeurs pour la sénatoriale et le poids de ses 22 000 inscrits en vue des territoriales de 2015. 

Pour cela il faudra convaincre. Ceux qui avaient dénoncé "l'héritier parachuté et les méthodes claniques" de se renier, ceux qui ne voulaient pas de "replâtrage" car ils pensaient pouvoir gagner seuls contre tous de sortir leur truelle... 

Mais en politique on a vu des retournements de situation bien plus cocasses. Alors ce dimanche de campagne avait un goût d'espoir pour certains militants de gauche "le reniement pour François Tatti serait plus grand en soutenant Gilles Simeoni qu'en retournant auprès des siens malgré le contexte" confiait l'un d'entre-eux. 

Reportage Solange Graziani, Eric Proenca, Joseph Lenco :
Intervenants : François Tatti, "Pour Bastia, par passion" Divers Gauche; Emile Zuccarelli, maire de Bastia; Jean-Louis Milani, "Bastia avant tout"Divers Droite

Les quinze derniers jours de campagne seront déterminants pour la gauche, embarquée dans de grandes manoeuvres de rapprochement... Le leader d'Inseme per Bastia doit sans doute les observer de très près, et ne restera pas inactif en coulisse.
Mais si ce rapprochement devait aboutir, il faudra aussi et surtout que les électeurs l'approuvent. 

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