Après le feu vert donné le 7 mars dernier, le conseil de surveillance de la SNCM qui se réunit à Paris le 18 mars planchent sur les deux chantiers navals pressentis. Les syndicats du chantier de St Nazaire s'inquiètent des retards accumulés par les tergiversations ministérielles sur ce dossier.
Mardi 18 Mars, se tient un Conseil de Surveillance de la SNCM à Paris.
Depuis, le feu vert (lettre d'intention) donné par le Conseil le vendredi 7 mars dernier, la Direction de la compagnie peaufine les propositions des deux chantiers pressentis et contactés:
Fincantieri (Italie) et STX France (St Nazaire).
Les syndicats du chantier de St Nazaire s'inquiètent des retards accumulés par les tergiversations ministérielles sur ce dossier.
Si STX France venait à être choisi, il n'est pas sur que le premier navire soit construit à St Nazaire.
Les chantiers italiens de la société Fincantieri sont connus pour la qualité de leur travail : ils ont notamment consruit le Daniel Casanova, l'un des des fleurons de la SNCM depuis l'avarie du Napoléon Bonaparte construit à St Nazaire.
La désignation d'un chantier ne veut pas dire la construction immédiate de navires. Il reste encore à définir deux points et non des moindres:
- Le plan de financement de la future flotte. La Caisse des Dépôts y travaille. La réponse devrait être connue avant le 15 Avril.
- Il va falloir rapidement définir un nouvel actionnariat pour la compagnie. L'actionnaire principal, VEOLIA, étant partant.
Ce dernier point est fondamental
En fonction des choix politiques qui seront faits, on saura s'il s'agit d'un actionnaire "de combat" pour mettre en route le plan de relance à long terme de la SNCM ou bien si les autorités entraînent la société vers un redressement judiciaire synonyme d'une réduction drastique de l'activité.
Dans ce dernier scénario, il n'est pas sur que plusieurs navires soient construits. En revanche, le coût social d'une SNCM réduite serait très élevé.
La conviction du journaliste Alain Verdi
"Au cours des années, je me suis forgé une conviction - écrit le journaliste Alain Verdi dans son blog personnel, Pericoloso Sporgersi: la majorité des protagonistes de ce dossier se sont « coalisé » afin de se débarrasser de la compagnie SNCM, publique, puis privatisée.Que cette « coalition » soit formelle ou informelle importe peu.
Avez-vous la preuve d’un « plan » ? C’est une question que l’on me pose souvent.
La réponse est, bien entendu, non. De preuves, au sens juridique, il n’y en aura sans doute jamais. Mais la mère de toutes les preuves sera le résultat final. Celui que j’annonce à longueur de reportage, depuis des années.
In fine, il ne restera que deux compagnies sur les lignes entre la Corse et le continent français :
La Corsica Ferries France (CFF) pour la majorité des passagers, et une partie du fret, et la Compagnie Méridionale de Navigation (CMN) pour la majorité du fret et une partie des passagers.
La création, éventuelle d’une Société d’Économie Mixe (SEM) régionale ne sera que le cache sexe du naufrage, organisé, de la SNCM.
Le coût social sera élevé et l’objectif annoncé au départ ne sera pas tenu. La concurrence allait démultiplier l’offre et faire baisser les tarifs. Cela n’aura duré qu’un temps. Le temps de finaliser le plan prévu de longue date.
L’intérêt de certains armateurs s’est conjugué aux calculs politiques (nationaux et régionaux), sans que l’on sache vraiment qui instrumentalise qui. Tout cela s’est inséré dans une remise en question, au niveau de l’Union Européenne, des sociétés « à statut » et à participation publique.
L’époque des entreprises publiques semble révolue. Voici venir le temps des sociétés Low Cost, le temps d’un monde Low Cost.
C’est en cela que l’exemple maritime est emblématique".