Depuis la série de défaites de la gauche insulaire aux élections municipales, le Parti Communiste Français en Corse ne possède plus aucun élu dans une grande ville de l'île.
La gauche a essuyé une cinglante défaite dimanche 30 mars aux élections municipales en Corse en perdant Bastia, deuxième ville de l'île, où le nationaliste Gilles Simeoni a emporté une victoire historique.
Ce "séisme politique", selon l'expression de commentateurs insulaires, met un terme à 46 ans de pouvoir sans partage de la famille Zuccarelli et des radicaux
de gauche alliés aux communistes à la mairie de la deuxième ville corse.
A Ajaccio, la capitale insulaire, le maire sortant DVG Simon Renucci, qui dirigeait une alliance avec les communistes a été battu par le jeune député UMP Laurent Marcangeli.
La gauche a essuyé un troisième échec dans la troisième ville de l'île, Porto-Vecchio, où socialistes et communistes s'étaient alliés aux nationalistes modérés pour battre le maire sortant UMP, Georges Mela.
L'échec, enfin, du président communiste de l'Assemblée de Corse, Dominique Bucchini, pour reconquérir sa ville de Sartène, que le maire UMP sortant,
Paul Quilichini, a conservé, a enfin scellé l'échec majeur du PCF en Corse où il ne possède plus aucun élu dans une grande ville.
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L'auto-critique ne semble pas inscrite pas à l'ordre du jour
Loin de toute auto-critique, concernant la chute du bastion bastiais, Michel Stefani, conseiller à l'Assemblée de Corse et premier responsable de la fédération du PCF de Haute-Corse assure, depuis le 31 mars sur son blog, que " la liste de gauche de la municipalité sortante progresse de 2082 voix et 12 % avec une participation légèrement supérieure mais un nombre d’exprimés supérieur d’à peine 69 voix par rapport au premier tour. On peut valablement considérer que sans l'alliance contre nature Tatti-Milani-Simeoni la gauche l’aurait emporté".
Ultime conviction ou déni du réel ? Si le constat est amer pour les militants communistes insulaires, il n'en reste pas moins que les faits sont têtus: au lendemain des municipales de 2014, le parti communiste qui gardait encore dans l'île un reliquat d'influence notoire issu de son riche passé n'a plus désormais aucun élu dans les grandes villes de Corse.
Après un scrutin qui, s'il a été marqué sur le continent par un taux d'abstention jamais atteint, a placé les villes d'Ajaccio (21,18%) et de Bastia (18,28%) en tête des villes de France où les électeurs ont le plus participé.
"Fiction anticommuniste basique" réagit Michel Stefani
Suite à l'article ci-dessus et au reportage qui l'accompagne, Michel Stefani, conseiller à l'Assemblée de Corse et responsable de la fédération du PCF de Haute-Corse a vivement réagit le 3 avril dans son blog personnel.Dans un article intitulé "France 3 Corse Via Stella : la déontologie oubliée du journalisme", Michel Stefani assure que "France 3 Corse Via Stella fait partie de ces médias qui se délectent à chanter l’oraison funèbre du parti communiste" (sic).
"Contrairement à ce qui est écrit -souligne en substance Michel Stefani- il y a des élus communistes dans « les grandes villes » Bastia, Ajaccio et Porto Vecchio au moins 4 et une apparentée. Ils siégeront dans l’opposition et continueront comme précédemment dans la majorité à défendre les intérêts populaires, à combattre la politique d’austérité du gouvernement, à s’opposer à la droite. Effectivement, c’est un aspect non négligeable de ces élections, néanmoins absent de cette caricature de reportage".