Tous les élus et fonctionnaires en poste en Corse ont "droit à la sécurité", a déclaré Manuel Valls mercredi 9 avril à l'Assemblée nationale en réponse
à une intervention du président du conseil exécutif corse, Paul Giacobbi, lui-même menacé.
Le Premier ministre a déploré lors de la séance des questions d'actualité que "le crime (ait) une nouvelle fois frappé la Corse avec l'assassinat de Jean Leccia", directeur des services du Conseil général de Haute-Corse assassiné fin mars.
"Tout doit être fait pour retrouver les assassins de M. Leccia, tout", a lancé l'ancien ministre de l'Intérieur.
"Il est intolérable que les élus, fonctionnaires, subissent de telles menaces, de telles pressions", a fait valoir M. Valls, en réponse à une intervention de
M. Giacobbi, lui-même ciblé par des menaces. Elus et fonctionnaires "ont droit à la sécurité", a-t-il martelé.
Selon l'ex-ministre de l'Intérieur, "la Corse bâtit son avenir avec la République, la Corse c'est la France, la Corse c'est la République, la Corse appartient à notre Nation", bien qu'elle ait sa "spécificité culturelle".
Il a assuré les députés qu'allait se poursuivre "l'action déterminée du gouvernement de lutter à la fois contre toute résurgence du terrorisme et (...) contre le crime organisé".
"Aucune menace, aucun acte ne fera dévier le gouvernement de cette action", a-t-il assuré.
Paul Giacobbi interroge le Premier ministre le... par France3CorseViaStella
Le texte intégral de la question posée par Paul Giacobbi au Premier ministre le 9 avril 2014 à l'assemblée nationale
"Monsieur le Premier Ministre,Dans la nuit du 23 mars, Jean LECCIA, haut fonctionnaire intègre, compétent et discret est tombé sous les balles des assassins.
C’est le crime le plus grave survenu en Corse depuis l’assassinat du préfet Erignac.
On m’a désigné, dans ce qui fut autrefois un journal de référence, comme le prochain sur la liste.
Pour cautionner ce pronostic morbide, on évoque la mise en cause de « proches » - parfois adversaires acharnés – dans des affaires mineures, prochainement jugées pour lesquelles la justice ne m’a pas entendu et moins encore soupçonné.
C’est la logique de la fable : « Si ce n’est toi, c’est donc ton frère ».
Ces échos stipendiés ne doivent pas nous détourner de l’essentiel.
Monsieur le Premier ministre, vous connaissez mieux que personne ici l’action que j’ai menée avec votre accord et le concours de l’Etat pour que les marchés publics de ma collectivité soient exempts de tout soupçon.
Il en est résulté, pour les deniers publics, une économie de près de vingt millions d’euros.
Vous savez que, dans les mois qui viennent et sous mon impulsion, la Corse sera dotée d’un plan d’urbanisme rigoureux mais juste qui ralentira la spéculation immobilière dans notre île.
Comme il y a trois ans déjà, je vous redis ici qu’aucun risque ne me fera dévier du chemin de la République.
Je connais votre volonté d’agir contre le crime en Corse et je salue les résultats déjà obtenus.
Monsieur le Premier ministre, à la chronique perverse des crimes annoncés, je vous demande d’opposer le discours de la raison et d’être, en cette occasion, la voix de la République".