Transdev ne peut pas financer la compagnie maritime en difficulté SNCM, dont le groupe de transport public est l'actionnaire majoritaire, mais il reste disposé
à vendre sa participation, a affirmé mercredi 9 avril son Pdg Jean-Marc Janaillac.
"Transdev n'a pas les moyens de financer le fonctionnement courant d'une compagnie qui depuis 2001, hors éléments exceptionnels, a perdu 220 millions d'euros et qui a eu une seule année bénéficiaire sur treize", a indiqué M. Janaillac lors d'une conférence de presse à l'occasion de la conférence annuelle de Transdev présentant les résultats du Groupe pour 2013.
Transdev veut céder ses parts dans la SNCM par France3CorseViaStella
Transdev, filiale de la Caisse des Dépôts CDC) et de Veolia Environnement, a dû passer l'an dernier une dépréciation de 107 millions d'euros dans ses comptes à cause de la SNCM.
"Nous n'avons pas non plus les moyens de financer son développement basé sur un PLT (plan à long terme, ndlr) auquel nous ne croyons pas", a insisté le Pdg.
Ce plan prévoit un renouvellement de la flotte, une augmentation du temps de travail et une réduction d'effectifs à hauteur de 500 postes (sur 2.600).
La compagnie maritime, dont l'Etat détient 25% du capital, a signé le mois dernier une lettre d'intention pour quatre navires avec le chantier naval STX de Saint-Nazaire.
Mais Jean-Marc Janaillac s'est montré une nouvelle fois circonspect. Pour lui, le plan de la SNCM "repose sur des hypothèses de croissance très optimistes du trafic". Il a aussi relativisé "l'efficacité du pacte social navigant et sédentaire".
Quant à l'achat prévu de nouveaux bateaux, "le financement n'est toujours pas assuré" et la facture est passée "de 140 millions dans le PLT à 172 millions d'euros" par unité.
L'avenir de l'opérateur historique des lignes Corse-continent est aussi assombri par une condamnation de Bruxelles.
"Personne n'a trouvé de parade juridique probante à la demande des remboursements des aides d'Etat de deux fois 220 millions d'euros qui constituent une menace létale pour la compagnie", a insisté le PDG de Transdev.
Il a répété que Transdev est "prêt à céder (sa) participation pour un prix symbolique et abandonner nos créances (...) soit 77 millions d'euros".
Les syndicats de la SNCM souhaitent aussi le départ de Transdev et ont mené un mouvement de grève fin mars en ce sens.
Mais M. Janaillac n'a pas voulu en revanche faire de commentaire sur des discussions avec le groupe norvégien Siem Industries, qui serait intéressé par une reprise de la SNCM. "Ils nous ont demandé la plus stricte confidentialité", a-t-il fait valoir.
Transdev, 95 000 collaborateurs
Transdev est une SA à conseil d'administration avec deux actionnaires de référence, la Caisse des Dépôts et Veolia Environnement.Filiale de la Caisse des Dépôts et de Veolia Environnement, Transdev est l'un des leaders mondiaux de transports publics.
Avec 95 000 collaborateurs dans 20 pays sur 5 continents , le groupe qui gère 13 modes de transport exploite 48 000 véhicules et 23 réseaux de tramway.
Transdev a réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 7,9 milliards d'euros.
Transdev, la co-entreprise dans les transports de Veolia (40%) et de la Caisse des Dépôts (60%), contrôle 66% du capital de la compagnie de ferrys reliant le continent à la Corse.
Elle est en conflit ouvert avec les syndicats de la SNCM au sujet de l'avenir de la société.