Aucun accord n'a été trouvé entre syndicats, direction et actionnaires de la SNCM au terme de la réunion qui s'est déroulée mardi en préfecture des Bouches-du-Rhône. Une nouvelle réunion de médiation est prévue le 18 novembre prochain.
Cette troisième réunion de médiation devait être la dernière mais elle n'a pas permis d'aboutir à un accord entre la direction, les syndicats et les actionnaires de la SNCM réunis mardi à la préfecture des Bouches-du-Rhône à Marseille.
Alors que le gouvernement, comme les dirigeants de la compagnie maritime, préconise le redressement judiciaire, les syndicats, eux, redoutent même la liquidation judiciaire. "Un temps considérable a été perdu, on devrait avoir des garanties sur le volet social, mais Transdev (le principal actionnaire de la SNCM) ne veut pas s'avancer", a estimé Maurice Perrin, secrétaire général CFE-CGC.
Dans ce contexte, le médiateur, Gilles Bélier a proposé la tenue d'une nouvelle réunion de médiation. Cette réunion a été acceptée par tous les participants et devrait se tenir le 18 novembre prochain.
Transdev a cependant prévenu mardi soir qu'il ne se sentait "en aucun cas lié par la prolongation de la médiation au-delà du 31 octobre", et a rappelé qu'il souhaitait qu'un redressement judiciaire intervienne "au plus vite". "Chaque jour qui passe compromet (...) un peu plus les chances de trouver un repreneur et de préserver le maximum d'activités et d'emplois", selon Transdev, qui déplore "des initiatives qui, en retardant une échéance inéluctable, risquent de conduire à une situation désespérée".
Les actionnaires et la direction maintiennent que le placement en redressement judiciaire est la seule solution pour éponger le passif financier de la compagnie (14 millions d'euros de perte en 2012) et s'affranchir des condamnations de Bruxelles.
Le redressement judiciaire : "une probabilité forte"
Mardi après-midi à l'Assemblée nationale, le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies, interpellé par le député PRG de Haute-Corse Paul Giacobbi, a plaidé pour le redressement judiciaire de la compagnie, le qualifiant même de "probabilité forte dans un proche avenir". Le lancement d'une telle procédure, rejetée par les syndicats, devrait permettre de "sauver un maximum d'emplois, grâce au maintien de la délégation de service public (DSP) dans la transmission au repreneur", a déclaré Alain Vidalies.
La question de la transmissibilité de la SNCM à un éventuel repreneur a justement été évoquée au cours de la réunion en préfecture. Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC a évoqué de "grandes inquiétudes" à cet égard : "Aller au redressement judiciaire sans garantie sur la DSP, c'est un toboggan vers la liquidation".
"Nous ne voulons ni le redressement judiciaire, ni la liquidation, ni la peste ,ni le choléra", a tonné Frédéric Alpozzo, représentant de la CGT des marins. Il estime que "d'autres solutions d'intérêt général étaient possibles".
Un comité d'entreprise se tient au siège de la SNCM, à Marseille, cet après-midi.