L'avocat général de la cour d'assises des Bouches du Rhône a demandé, le 18 juin, 30 ans de prison contre Guy Orsoni, dont les 2/3 en période de sûreté. Le reste des peines s'échelonne de 6 mois à 30 ans. Il demande un an de prison ferme contre Alain Orsoni et l'acquittement pour Franck Tarpinian.
Trente ans de réclusion criminelle ont été requis jeudi devant les assises des Bouches-du-Rhône à l'encontre de Guy Orsoni, poursuivi pour deux assassinats commis en Corse en 2009, et un an de prison contre son père, l'ex-nationaliste Alain Orsoni, qui comparaissait pour des menaces de mort. A noter qu'en cas de condamnation, Alain Orsoni ne retournera pas en prison s'il est condamné. La période de préventive couvre la peine requise.
L'avocat général Pierre Cortès a également requis contre Guy Orsoni une peine de sûreté des deux tiers. Il a aussi demandé des peines allant de six mois de prison, éventuellement avec sursis, à 28 ans de réclusion à l'encontre de 9 des coaccusés des Orsoni, dont un est en fuite. Il a enfin requis l'acquittement d'un homme de 39 ans, qui était poursuivi pour association de malfaiteurs.
"Sa fuite ne plaide pas en sa faveur", a dénoncé M. Cortès à la fin d'un réquisitoire d'une dizaine d'heures étalées sur deux jours, Guy Orsoni ayant été interpellé en 2011 en Espagne, après presque deux ans de cavale. Déplorant une "Corse malade d'une gangrène mafieuse et galopante", l'avocat général a tonné contre les "faux culs qui font devant une presse complaisante le procès d'une juridiction destinée à lutter contre cette dérive", évoquant la Jirs (juridiction interrégionale spécialisée), souvent critiquée dans l'île.
"Je n'oublie pas la jeunesse tourmentée de Guy Orsoni", a-t-il toutefois souligné, rappelant "l'hostilité des ennemis de son père qui sont aussi les siens", "le poids d'une histoire tumultueuse et dramatique" --son oncle Guy, dont il porte le prénom, avait été tué quelques temps avant sa naissance et ses tueurs avaient été assassinés dans leur prison par un commando du FLNC.
Au total, 11 personnes comparaissaient pour leur implication à des degrés divers dans deux assassinats et une tentative commis en 2009 en Corse. Un autre accusé, en fuite, était jugé en son absence. Selon l'accusation, ces faits s'inscrivent dans l'opposition entre les clans Orsoni et des membres de la famille Castola proches de la bande du Petit Bar, à laquelle se serait ajoutée un différend financier.
L'ex-dirigeant nationaliste corse Alain Orsoni était jugé pour des menaces de mort par écrit envoyées à l'un des frères Castola, qui sera
assassiné par la suite. S'il a reconnu ces menaces, Alain Orsoni a toujours nié toute implication dans une quelconque "guerre des clans" et a toujours cherché à dédouaner son fils.Les peines requises pour les autres accusés :
David Taddei : 28 ans de réclusion criminelle
Jean-Baptiste Ottavi : 24 ans
Jeremy Capitta : 22 ans
Jean-Luc Codaccioni : 22 ans
Jean-jacques Leca : 20 ans
Mathias Lanfranchi : 13 ans
Charles Casalonga : 10 ans de prison par défaut
José Scanu : entre 2 et 3 ans
Alain Orsoni: un an de prison
Karim Zakriti : 6 mois éventuellement assortis d'un sursis
Franck Tarpinian : acquittement