Audiences reportées, prévenus jugés sans avocat: le mouvement de grève des avocats contre le projet Taubira de réforme de l'aide juridictionnelle perturbe le fonctionnement de certains tribunaux, même si les modalités d'action varient selon les juridictions.
Selon le Conseil national des barreaux (CNB) qui représente les avocats français et qui est à l'origine du mouvement lancé mardi, 95 des 164 barreaux du territoire sont en grève depuis. "Mais le mouvement continue en permanence à s'étendre", a-t-il assuré.
Le barreau de Bastia a ainsi indiqué qu'aucun avocat ne sera plus désigné au civil au titre de l'aide juridictionnelle et aucun commis d'office pour les affaires pénales.
"Toutes les permanences pénales sont suspendues, de même que les permanences victimes, mineurs, étrangers (JLD et TA), les permanences commission discipline et les permanences d'hospitalisation sous contrainte", a indiqué Jean-Pierre Seffar, bâtonnier de l'ordre du barreau de Bastia.
"Toutefois, pour le seul contentieux de la liberté, le justiciable pourra choisir un avocat qui pourra intervenir au titre de l'aide juridictionnelle.
L'aide juridictionnelle permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un avocat. Mais ces derniers refusent de cotiser à une augmentation de son budget, comme le leur a proposé la ministre de la Justice, Christiane Taubira, arguant qu'ils participaient déjà largement à son fonctionnement, pour lequel ils s'estiment mal rémunérés.