Un an après la première et unique visite d’Emmanuel Macron en Corse, les relations entre les élus nationalistes et le gouvernement sont toujours tendues, mais les choses pourraient changer, à la faveur d'un contexte national qui implique un recours aux exécutifs locaux.
Non à l'autonomie, non au statut de résident, non à la cooficialité de la langue corse, et bien sûr, non au rapprochement des prisonniers.
C'était il y a un an : Emmanuel Macron faisait sa première visite officielle dans l'île et douchait les espoirs des nationalistes. Le ton de fermeté et de fermeture du président de la République, son attitude jugée méprisante, avait déçu les élus de la majorité, pourtant encouragés par des victoires écrasantes aux élections territoriales et législatives.
"J'espère que l'État va changer de politique en Corse"
Un an après le discours de l'Alb'Oru, où en est-on ? Les choses n'ont pas vraiment changé selon Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse. "Malheureusement la situation reste caractérisée par un refus de dialogue et un déficit d'engagement, y compris dans les domaines très concrets qui conditionnent la vie des Corses. [...] Nous avons la légitimité qui nous a été conférée par le suffrage universel et j'espère que le gouvernement, le président de la République et l'État vont changer de politique en Corse. À mon avis, c'est indispensable", estime-t-il.
Pour les soutiens de La République en marche en Corse, au contraire, il faut dépasser les clivages. "Je crois qu'aujourd'hui, il faut créer des synergies entre le gouvernement et l'Assemblée pour travailler à solutionner les problèmes des Corses sur les déchets, etc. c'est là dessus que nous attend la population", indique Jean-Charles Orsucci, membre du conseil d'En Marche.
Des synergies plus facile à créer aujourd'hui qu'hier. Le virage pris par le président de la République est clair : plus de dialogue et plus de place aux fameux élus locaux. Reste à savoir si la situation sera profitable aux revendications nationalistes.