Assemblée nationale : les demandes spécifiques des élus insulaires sur le carburant rejetées

L'examen de la loi de finances rectificative se poursuit à l'Assemblée nationale, avec son volet consacré au pouvoir d'achat. Hier soir, les députés ont notamment évoqué le coût des carburants. Une aide de 15 millions d'euros a été votée. Mais les amendements concernant la Corse proposés par le groupes Libertés Indépendants Outre-mer et territoires dans lequel siègent les députés nationalistes ont tous été rejetés.

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"On ne peut que le regretter". Constat amer pour Jean-Félix Acquaviva : à cinq voix près, son amendement déposé à l'article 6 du projet de loi de finances rectificative est rejeté [154 voix contre, 149 pour, 14 abstention].

Présenté en séance le 25 juillet, celui-ci visait à créer un dispositif dédié "aux travailleurs modeste de Corse, dénommé 'Soutien exceptionnel aux travailleurs insulaires'". Soit une aide financière différenciée en matière de carburant pour les usagers en Corse, permettant notamment de pallier aux écarts de prix à la pompe enregistrés entre l'île et le continent, de l'ordre de 9 à 12 centimes le litre.

Votée unanimement par les trois députés nationalistes, Jean-Félix Acquaviva, Paul-André Colombani et Michel Castellani, avec le groupe Liberté Indépendants et Territoires, l'amendement a également reçu le soutien du groupe Rassemblement national, de La France insoumise et des socialistes.

Et même d'une partie du groupe Horizons, présidé par le quatrième député insulaire, Laurent Marcangeli. "Sur un certain nombre de denrées alimentaires, les Corses subissent des difficultés qui ne sont pas subies sur le territoire. Et cela sur tout un tas de sujets qui portent sur le pouvoir d'achat, sur l'inflation, dans la région métropolitaine au plus faible PIB par habitant, donc la plus pauvre", défendait-il en session.

"C'est la raison pour laquelle nous demandons notamment à travers cet amendement le maintien de la prime sur les carburants dans l'attente de la mise en place d'un dispositif spécifique."

Un discours qui n'a pas réussi à convaincre le reste de la majorité présidentielle au sein de l'hémicycle : le groupe Renaissance et le groupe démocrate Modem se sont prononcés contre. Le groupe écologiste s'est de son côté majoritairement abstenu, avec, pour 23 membres, seulement 7 présents et 4 votes enregistrés, 3 pour, 1 contre, et 4 abstentions.

"Une forme d'interpellation et de doute"

Pour Jean-Félix Acquaviva, le rejet de cet amendement est un signal inquiétant pour la suite, une semaine seulement après l'ouverture du cycle de négociation entre les élus corses et le gouvernement quant à une possible évolution institutionnelle de l'île.

"Si on n'est pas en capacité d'accepter des mesures conjoncturelles pourtant très attendues par la population à court terme, on s'interroge beaucoup sur les possibilités d'avoir des compromis à moyen terme, plus structurels, plus importants. C'est une forme d'interpellation et de doute, en espérant une deuxième lecture plus prolifique, à la fois pour la Corse, mais aussi pour la convergence dans le dialogue entre le gouvernement et la Corse."

"Cet amendement faisait suite à une série d'amendements déjà proposés visant à instaurer cette prime carburant en Corse, et qui avaient déjà été rejetés", rappelle Jean-Félix Acquaviva. Une version "édulcorée", et singulièrement moins coûteuse : 2,3 millions d'euros à destination des 20% d'actifs les plus modestes d'ici la fin d'année - par le biais de la création d'un programme ad hoc -, contre 11,5 millions pour l'ensemble des actifs corses dans le premier amendement, et 5,7 millions pour 50% des actifs. "Autrement dit, ce n'était pas la mer à boire par rapport à ce qu'on a vu passer dans cette pour le pouvoir d'achat", souffle le député de la seconde circonscription de Haute-Corse.

D'autant plus, souligne-t-il, qu'une mesure nationale de 15 millions d'euros attribuées aux stations essences en zones rurales, contre répercussion à la baisse des prix à la pompe, a elle bien été votée. "Cette aide là a bien été validée par le gouvernement, avec un accord très jovial de Bruno Le Maire [ministre de l'économie, nldr]" Une mesure soutenue par les députés insulaires, "qui va dans la bonne direction", mais reste insuffisant en l'état, estiment-ils.

L'examen du texte sera de retour en deuxième lecture à l'Assemblée nationale dans quelques semaines. Les députés nationalistes espèrent d'ici là un changement de position du gouvernement.

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