Saisie par le ministre de l'économie et des finances pour rendre un avis relatif à la concentration économique en Corse, l'Autorité de la concurrence effectuera un déplacement sur l'île "début décembre" et rendra son avis au premier semestre 2020.
La délégation qui se rendra sur l'île sera chargée d'étudier "plus spécifiquement les secteurs où des préoccupations ont été exprimées par les acteurs, et notamment ceux de la distribution des carburants, de la grande distribution, des déchets et du transport maritime", précise l'Autorité dans un communiqué paru ce 7 novembre.
"Afin d'être au plus près de la réalité du terrain, l'Autorité souhaite notamment rencontrer des élus locaux, chefs d'entreprises, établissements publics, associations et partenaires sociaux, ainsi que l'autorité préfectorale et les services déconcentrés de l'État, pour échanger sur le fonctionnement concurrentiel des marchés en Corse" ajoute l'organisme indépendant au service de la compétitivité et du consommateur.
Ces auditions permettront à l'Autorité de construire un "diagnostic" de la situation concurrentielle de certains secteurs "clés" de l'île et de formuler des "recommandations" adaptées à une croissance équilibrée de l'économie insulaire, "alliant gains de productivité pour les entreprises et amélioration du pouvoir d'achat pour les consommateurs corses", conclut-elle.
Elle rendra son avis au cours du premier semestre 2020.
En décembre 2018, en pleine crise des "gilets jaunes", une conférence sociale réunissant les acteurs privés et publics de l'île avait été organisée en Corse pour comprendre les raisons du surcoût insulaire des carburants et des biens de consommation, et trouver des solutions sous trois mois.
En février dernier, l'Assemblée de Corse avait voté à l'unanimité une résolution présentant les premières recommandations issues de cette conférence, parmi lesquelles une TVA sur les carburants à 2,1% et un prix garanti pour 233 "produits de première nécessité.
En Corse, selon les statistiques officielles, plus de 20% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, et les prix des carburants dans l'île sont supérieurs à ceux du continent d'environ 10 à 12 centimes par litre.