Le tribunal de commerce de Nice a retenu ce vendredi la candidature de la coopérative des salariés de Nice-Matin, soutenue financièrement par Bernard Tapie, propriétaire de La Provence. Ce dernier détient déjà 50 % de Corse-Matin et va donc mettre la main sur 100 % du quotidien Corse.
Pour tenter de sauver le groupe Nice-Matin, en proie à des difficultés financières, le tribunal de commerce de Nice a retenu ce vendredi le projet de la coopérative de salariés du journal soutenu financièrement par Bernard Tapie.
Les salariés ont rassemblé 14.2 millions d’euros, dont 8 millions de promesses de ventes d’actifs à Bernard Tapie, intéressé par 50 % de Corse-Matin ainsi que par les murs de quatre agences locales. L’homme d’affaires, propriétaire de La Provence qui détient déjà 50 % du journal va ainsi mettre la main sur 100 % du quotidien corse.
Les salariés de Nice-Matin ont créé une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) et deviennent les actionnaires du groupe qui va devoir procéder à 159 départs volontaires.
La SCIC a provoqué un élan de sympathie permettant de lever 460.000 euros de dons via un site Internet et une vente aux enchères. 2.3 millions d’euros ont également été récoltés grâce à une partie des salariés qui ont accepté de ponctionner leur treizième mois.
Mettre en place une stratégie numérique
Deux autres offres avaient été faites. Celle du géant des médias, le belge Rossel prévoyait 376 départs. L’autre avait été effectuée par Georges Ghosn, ex-propriétaire de France-Soir. Celle qui a été retenue garantie le plus grand nombre d’emplois.
Le groupe Nice-Matin va notamment devoir mettre en place une stratégie numérique offensive pour compenser la baisse de la diffusion papier des titres. Dans leur proposition, les salariés ambitionnent d'arriver à une part de 20% de numérique dans le chiffre d'affaires, d’ici sept à dix ans. Internet ne représente encore que 2,5% du chiffre d'affaires global.
En huit ans, la diffusion du titre Nice-Matin en nombre d'exemplaires par jour a chuté de 23%. La chute des recettes publicitaires, les lourds investissements en rotatives et l'augmentation du coût des matières premières ont encore accentué les difficultés du groupe.