Biomasse en Corse : "on sort des énergies fossiles"

À l'occasion d'un conseil d'administration de l'Agence d'urbanisme et d'énergie de la Corse, une chaudière à granulés a été inaugurée à la Casa di a natura de Vizzavona. Un dispositif qui permet, selon l'AUE, de "bénéficier d'une énergie locale et renouvelable et de réduire les coûts d'exploitation".

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Une chaudière biomasse à granulés de 33 kilowattheures. C'est l'outil qui a été installé et inauguré ce mercredi 9 octobre à la Casa di a natura de Vizzavona, sur la commune de Vivario. Il vient remplacer une chaudière à bûches mise en place il y a 22 ans dans le bâtiment géré par le Parc naturel régional de Corse.

Selon l'Agence d'urbanisme et d'énergie (AUE) de la Corse, ce nouveau dispositif permettra de réaliser "plus de 4 000 euros d'économies par an" et de "réduire les gaz à effet de serre de 15 tonnes par an".

Le reportage de Jean-Philippe Mattei et Stéphane Poli : 

durée de la vidéo : 00h02mn29s
Intervenants : Jacques Costa (Président du Parc Naturel Régional de Corse) - Carlu Schiappa (Chef d'entreprise, ancien producteur de granulés) - Julien Paolini (Président de l'Agence de l'Urbanisme et de l'Énergie de Corse) ©J.-Ph. Mattei - S. Poli - A. Valli

"Avec une telle chaudière, les rendements sont optimisés"

Président de l'Agence de l'urbanisme et de l'énergie de la Corse, Julien Paolini revient sur les raisons de l'installation de cette chaudière biomasse à la Casa di a natura de Vizzavona.

Sur les 38 000 euros investis pour installer une chaudière à granulés à la Casa di a natura de Vivario, l’Agence de l'urbanisme et d'énergie de la Corse a participé à hauteur de 25 205 euros, soit 66% du montant global. En termes d’énergie, pourquoi avez-vous choisi d’investir ici, à la Casa di a natura ?  

Cet investissement s’est fait en deux temps. Tout d'abord, on a rénové l'enveloppe globale du bâtiment de la Casa di a natura. Aujourd'hui, on installe un système de chauffage biomasse à partir d'une énergie renouvelable, le bois ; c’est donc une chaudière qui est alimentée en granules à partir d'une ressource  bois en remplacement d'une vieille chaudière à bûches et surtout d'une chaudière à gaz. On sort donc des énergies fossiles, on installe une chaudière plus performante. Cela engendre des économies d'énergie sur la facture énergétique et également une réduction de l'empreinte carbone. 

Les rendements des granulés sont bien meilleurs que le gaz ?  

Oui. Avec une chaudière performante comme on l'a installée aujourd'hui, on a des rendements qui sont optimisés, que ce soit pour l'eau chaude sanitaire ou le chauffage du bâtiment. 

Comment explique-t-on la volonté d'installer des granulés alors que parmi les trois sites qui les fabriquaient en Corse, deux ont cessé leur activité. Pourquoi, alors, continuer dans cette voie-là ? 

C’est vrai qu'il n'y a plus d'entreprises corses qui fabriquent des granulés. Il y en a eu, encore récemment. Il peut y en avoir encore dans les années à venir. Aujourd'hui, il y a deux systèmes qu'on peut envisager pour alimenter une chaudière biomasse : le système des granulés, dont la maintenance et le transport sont plus faciles. C'est par exemple le choix qui a été fait ici et qui est en fonction du dimensionnement de la chaudière. Une chaudière de petite taille fonctionne préférentiellement aux granulés, une chaudière de dimension plus importante fonctionne de préférence à la plaquette ; et les plaquettes sont produites localement, notamment par la SEM Corse Bois Énergie. 

C'est l'ensemble de la filière que l’on veut booster avec des objectifs qui sont très bien définis dans la PPE à l'horizon 2028.

Julien Paolini

Président de l'AUE

Le fait que ces granulés soient importés occasionne-t-il un surcoût ?  

Aujourd'hui, les coûts entre la production locale de granulés et les coûts liés à un approvisionnement extérieur sont à peu près maîtrisés. On n'a pas de données consolidées sur le différentiel, mais aujourd'hui, d'après les éléments qu'on a, ils sont relativement faibles. 

Relancer cette filière à granulés, qui a presque disparu, est-ce, à court terme, l'objectif de l'Agence d'urbanisme et de l’énergie dans le cadre du développement de la filière bois énergie ? 

Dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et du schéma pour la forêt et pour le bois de Corse - qui ont été adoptés en 2023 par l'Assemblée de Corse -, il est prévu la promotion du bois énergie dans sa globalité. Que ce soit du bois de bûche pour le chauffage - ce qu'on fait traditionnellement dans la cheminée -, que ce soit du granulé ou de la plaquette, c'est l'ensemble de la filière que l’on veut "booster" avec des objectifs qui sont très bien définis dans la PPE à l'horizon 2028, à la fois pour avoir mobilisé la ressource locale et la sortie des énergies fossiles, et pour avoir une ressource énergétique à un coût raisonnable.

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