Le Premier ministre a tenté mardi de rassurer les élus locaux lors du congrès national des maires de France. Ces derniers sont confrontés à une baisse des dotations depuis plusieurs années, ils redoutent les conséquences de la suppression de la taxe d'habitation et de celle des emplois aidés.
Voici la mairie de Casalabriva, petit village de 200 habitants. Depuis 10 ans le maire n'a jamais eu de soucis pour boucler son budget mais cette année pour la première fois la commune connait des difficultés financières. « 111 000 euros de pertes de recettes entre 2010 et 2017, ce qui représente 31% de recettes, c’est quelque chose d’énorme », indique Vincent Micheletti, maire de Casalabriva.
Explication : la baisse croissante des dotations d’État. « On se retrouve en déficit en fait. C’est un déficit structurel. On est à moins 30 000, ça veut dire que si tous les ans ont perd 30 000, à un moment donné la commune est asphyxiée », continue le maire.
Ici il faudrait quadruplés les impôts locaux pour s'en sortir. Autre inquiétude dans cette commune : la suppression des emplois aidés qui faute de budget ne pourront être remplacés. « Ici, c’est l’école communale, nous avons 17 élèves et nous sommes inquiets face à l’abandon des contrats aidés par l’État. Nous n’aurons pas les moyens financiers de payer deux titulaires, c’est-à-dire l’aide maternelle et la cantinière », précise Vincent Micheletti.
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Investissements à la baisse
À la rentrée, le gouvernement annonçait une baisse des dotations de 13 milliards d'euros sur cinq ans. Si toutes les communes sont concernées elles le sont à des degrés divers. Sur la rive sud ajaccienne, Pietrosella 1 500 âmes, devrait revoir ses investissements à la baisse.
En revanche elle devrait être peu impactée par la réforme sur la taxe d’habitation. « Nous avons sur la commune des contribuables cotisent au plus haut niveau de la tranche de l’impôt sur le revenu. On sera moins impacté que peut-être une commune moyenne nationale puisqu’on aura que 60% des foyers fiscaux qui ne paieront pas cette taxe d’habitation », explique Jean-Baptiste Luccioni, maire de Pietrosella.
En Corse, une autre problématique se dessine. Avec l'arrivée de la collectivité unique, les élus s'interrogent sur le devenir des dotations jusque-là allouées par les départements.