Le Conservatoire qui fête ses 40 ans cette année a déjà acquis en Corse 18 444 ha, soit 23% du linéaire côtier. Il fixe déjà son cap vers 2050 avec une politique ambitieuse de 45% protégés. Acquisition, protection, gestion... Portrait robot et histoire du Conservatoire en VIDEOS.
Créé en 1975, le Conservatoire du Littoral a été un des piliers de la protection des côtes de l’île.
En 40 ans il a acheté 18 444 ha le plus souvent à des grands groupes comme AXA ou la BNP mais aussi à de grosses familles de propriétaires terriens.
Sa première acquisition est celle de Roccapina, sur la commune de Sartène, en 1977. Le site est désormais préservé mais la tour et le lion demeurent deux enclaves privées au cœur de ce grand domaine.
Elles appartiennent toujours à une société italienne basée en Suisse, pour exproprier le Conservatoire a besoin d’une délibération du Conseil Municipal de Sartène qui se fait attendre.
>> 40 ans d'acquisition de Roccapina à nos jours ... LA VIDEO
Gestion des sites déléguée aux Conseils Départementaux
Le Conservatoire n'a pas le personnel nécessaire à la gestion de ces immenses espaces très fréquentés. Il délègue cette gestion en Corse aux Conseils Départementaux qui peuvent par la suite travailler avec des syndicats intercommunaux ou d'autres structures comme le Parc Marin ou l'Office de l'Environnement.
Un des exemples de réussite en matière de gestion est le site de l'Agriate en Haute-Corse. Il s'étend sur 15 000 ha entre Palasca et Saint-Florent, un tiers propriété du Conservatoire, un tiers des communes, un tiers appartenant à des privés.
Un plan de gestion a été débattu avec tous les acteurs puis voté en 2008. Les agents du Conseil Départemental de Haute-Corse assurent la gestion de ce site très fréquenté par la mer et par la piste au départ de Casta.
Trouver l'équilibre entre préservation et exploitation du site est un défi permanent pour ces gardes départementaux du littoral.
>> Gestion de l'Agriate, LA VIDEO
Cap sur 2050
Le Conservatoire voit déjà plus loin. Il dispose de 10 000 ha d'autorisation d'achat et se fixe comme objectif une protection de 45% du rivage en 2050.
Dans ce cadre là, la Corse est pionnière en matière de transfère des phares et du foncier auquel ils sont rattachés de l'Etat au Conservatoire.
Une soixantaine de phares seront cédés par l'Etat au Conservatoire dans toute la France, le premier d'entre-eux a été celui de Senetosa entre Propriano et Tizzano.
Senetosa 1er phare de France cédé par l'Etat au Conservatoire
Transféré en 2011, il est actuellement transformé en gîte et pourra accueillir 25 couchages. Une mission moins connue du Conservatoire qui investit avec les collectivités et l'Europe 1,9 M€.
Le Syndicat Intercommunal du Sartenais, ELISA, travaille activement à réorienter tous les sentiers en direction de ce lieu paradisiaque jusqu'alors réservé aux fonctionnaires des phares et balises.
>> Senetosa, le phare deviendra gîte...
Le Conservatoire du littoral
C'est un établissement public national à caractère administratif, placé sous la tutelle du ministre chargé de la protection de la nature. L'instance de décision est son Conseil d'administration, composé à parité d'élus nationaux, départementaux et régionaux d'une part, de représentants de l'Etat et de personnalités qualifiées d'autre part. Le conseil d'administration, qui se réunit en moyenne trois fois par an, élit en son sein un président qui est traditionnellement un membre de l'assemblée nationale.Les neufs conseils de rivages sont quant à eux composés d'élus locaux. Présidée en Corse par Nicolas Alfonsi, cette instance consultative régionale est composée de 12 élus. 6 élus de l’Assemblée de Corse et de 3 élus de chacune des 2 assemblées départementales.
De sorte que le Conservatoire est généralement perçu comme un organisme commun à l’Etat et aux collectivités territoriales, où les qualités et les rôles complémentaires de l’un et des autres se conjuguent et se renforcent mutuellement.