L'appel à une manifestation de Femu a Corsica le samedi 29 juin prochain. Le mouvement nationaliste veut organiser ce rassemblement à Bastia. Cette initiative intervient quelques jours avant la visite du Premier ministre et alors que la situation reste toujours tendue avec la préfète.
La semaine dernière, devant les sénateurs, le Premier ministre annonce qu’il se rendra en Corse début juillet. Dans le même temps, Édouard Philippe réaffirme le droit à la différentiation de la Corse.
Selon nos informations, il a depuis échangé avec Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, par téléphone. Mais il n’entendrait pas changer de cap et l’annonce de sa venue ne change rien pour le moment au courroux de Femu a Corsica.
La principale composante de la majorité territoriale a même prévu de protester contre ce qu’elle appelle « la guérilla du gouvernement contre la politique des nationalistes ». Cette fois, c’est un rassemblement militant et sympathisant qui est programmé.
Chjama à l'addunita à tutti i corsi !
— Partitu Femu a Corsica ?️ (@Partitu_FemuAC) 16 juin 2019
?️ U 29 di ghjunghju di u 2019
?Piazza Claude Papi in Bastia
? 5 ore dopu meziornu pic.twitter.com/3VF3vguviO
Un appel à la mobilisation relayé depuis Paris par le député et secrétaire national de Femu a Corsica, Jean-Felix Acquaviva, avec un message précis à l’adresse du Premier ministre. « Soit il y a une négation totale de ce pourquoi la Corse a voté, ce pourquoi l’Assemblée de Corse se réunit. S’il y a une négation, il y aura sûrement une réaction de la part d’autres partis politiques comme les nôtres. Soit il y a un dialogue sans tabou et nous y serons, car on ne refuse pas la main tendue pour trouver des solutions politiques équilibrées », estime-t-il.
Stratégie
Premier demandeur de ce changement de cap : Gilles Simeoni, devenu la principale cible des critiques de l’État. Il a prévu de communiquer par écrit avec le Premier ministre avant de décider définitivement de sa stratégie.
Femu a Corsica veut tenter de reprendre la main vis-à-vis de Paris, mais pas seulement. Il veut apparaître comme la première force militante chez les nationalistes, d’où le besoin de réussir le rassemblement du 29 juin.
Le lieu choisit, Bastia, plus précisément les quartiers populaires, enjeu des prochaines batailles électorales.