L’ancien directeur du groupement A Stella, une association d’aide aux handicapés, a été condamné à deux ans d’emprisonnement dont un avec sursis pour escroquerie, vendredi par le tribunal correctionnel d'Ajaccio.
Deux ans d’emprisonnement dont un avec sursis, dix mille euros d’amende, une interdiction de gérer durant cinq ans et la confiscation des scellés, en l’occurrence un véhicule de marque Mercedes.
C’est la condamnation prononcée par le tribunal correctionnel d’Ajaccio à l’encontre de Jean-Claude Ragache. L’ancien directeur du groupement A Stella est le plus lourdement condamné.
Les peines de quatre autres personnes mises en cause dans cette affaire d’escroquerie à l’aide au handicap vont de six mois à un an avec sursis, cinq ans d’interdiction de gérer et de cinq à dix mille euros d’amende.
Le fils du directeur, un entrepreneur auquel A Stella a eu recours et la présidente de l'association ont obtenu la relaxe.
Des frais des dirigeants non justifiés
En 2009 un rapport de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) pointe un certain nombre de dysfonctionnements au sein de l’association A Stella. Notamment des frais des dirigeants non justifiés ainsi que des libertés prises avec les règles relatives à la passation des marchés.Le directeur du groupement d’associations, son sous-directeur, le directeur financier, la présidente de l’époque et deux chefs d’entreprise, dont le fils du directeur, sont alors dans le collimateur des enquêteurs.
Les faits seront révélés au grand jour en 2013. A l’époque le dossier est entre les mains de la vice-procureure Valérie Tavernier.
1,5 million d’euro détourné
A Stella est un groupement qui rassemble l’Arsea (Association régionale spécialisée d’animation et d’éducation) et l’Adapei (Association départementale de parents et amis de personnes handicapées mentales).Constituées parties civiles, les deux entités gèrent plusieurs établissements pour enfants et adultes handicapés. Entre 2006 et 2012, 1,5 millions d’euros ont été détournés.
"L’argent qui était destiné au bien-être des handicapés a servi au bien-être de certaines personnes qui étaient chargé de faire tourner cette association", résumait l’avocat des parties civiles Me Gatti au sortir de l’audience correctionnelle du 23 mai.
De son côté la défense avait plaidé la relaxe, Me Romani estimant que les faits incriminés relevaient du litige commercial ou du tribunal des prudhommes, certainement pas du tribunal correctionnel.