L'an dernier 7 des 10 médecins des urgences de l'hôpital d’Ajaccio ont démissionné. Un geste fort pour dénoncer une organisation jugée intenable. Il fallait trouver une solution. C'est chose faite avec la maison médicale qui doit accueillir les pathologies bénignes et désengorger les urgences.
C'est plutôt tranquille dans ces jours de printemps aux urgences de la Miséricorde à Ajaccio. En moyenne, par garde de 24 heures, ils sont près d'une centaine de patients à franchir les portes du service.
L'attente est, en général, certaine et longue. Mais pour Savio, tout va aller beaucoup plus vite. L'enfant est orienté à quelques pas de là, vers la maison médicale d'urgence : pas d'attente et prise en charge facilitée.
Comme l'infection de Savio, toutes les pathologies bénignes sont traitées ici depuis le mois de mai. « Ça représente plus de 40 % de la consultation, c’est à peu près le quotidien des urgences depuis toujours ou presque. La consultation de médecine générale a une place importante dans le nombre de passages aux urgences quotidiennement », souligne Laurent Carlini, médecin urgentiste et généraliste, responsable de la maison.
Le problème de fond des urgentistes reste entier
15 médecins libéraux assurent deux à trois gardes par mois à la maison médicale. De quoi désengorger les urgences hospitalières qui se concentrent sur les cas les plus graves.
Ainsi, le système d'accueil a gagné en fluidité pour tout ce qui est courte durée. Mais le problème de fond des urgentistes reste entier. « On est à peu près six médecins à temps plein. Il en faudrait au minimum 12, voire 16, pour fonctionner de façon confortable. On fait appel à beaucoup d’intérims, environ 50 % des besoins journaliers », indique Pierre Eyden, responsable d'unité Urgences.
C'est cet été que l'on pourra tester l'importance de la maison médicale, quand la fréquentation totale des urgences atteint plus de 160 patients par jour.