La troisième édition du festival des cinémas du Maghreb a débuté jeudi 7 mars à Ajaccio. Les organisateurs proposent aussi des projections dans d'autres villes de l'île. Une trentaine de documentaires ou de fictions abordent des questions de société ou des faits politiques.
C'est la troisième édition du festival des cinémas du Maghreb. Des questions de société, sociales ou des épisodes politiques sont abordées dans des documentaires ou des fictions. Et le bon cinéma a commencé, jeudi 7 mars, avec un film politique « Les Lieux interdits ».
Les lieux interdits sont les prisons secrètes du régime d’Hassan II. Ce documentaire, de la réalisatrice Lelia Kilani, raconte comment la résurgence de cette mémoire enfouie par plus de 50 ans de répression a bouleversé l'intimité de chaque famille et l'opinion publique.
« C’était de la peur »
À la sortie une bénévole du festival, fille d'immigrée, a retrouvé, et enfin compris, des sensations d'enfance. « Dans les années 1980, j’étais enfant, on n’avait même pas droit de prononcer le mot roi ou le nom du roi. Quand je demandais pourquoi, comme une enfant, on me disait ‘ça ne se fait pas, il ne faut pas le dire’. Je sentais que c’était de la peur qui était derrière, mais je ne la comprenais pas », livre Fatima Pupponi.
Pour mieux se comprendre, plus de 20 films, fictions, documentaires, ciné d'animation sont proposés jusqu’au 17 mars. Cette troisième édition révèle d’ailleurs le dynamisme des réalisatrices féminines. « La question féminine intéresse presque tout le monde. [Vendredi] on a programmé un film qui s’appelle la révolution des femmes, avec un siècle de féminisme arabe », explique Mohamed Jouablia, organisateur du festival des cinémas du Maghreb.
Programme de la 3e édition du festival des cinémas du Maghreb
Cette année le cercle de cinemaghreb s'élargit encore. Des projections avec rencontres de réalisateurs sont aussi prévues à Île Rousse, Corte, Porto-Vecchio et Prunelli-di-Fium'Orbu.