Six personnes dont le maire d'Ajaccio ont été placées en garde à vue entre mercredi et jeudi dans le cadre d'une enquête sur l'attribution suspecte de contrats aidés. Toutes ont été relâchées jeudi en début de soirée, sans qu'aucune charge ne soit retenue.
Aucune charge n’a donc été retenue à l’encontre du maire d’Ajaccio et des cinq autres personnes entendues sous le régime de la garde-à-vue au commissariat d’Ajaccio. Toutes sont reparties libres en début d’après-midi.
Outre Laurent Marcangeli et son premier adjoint Stéphane Sbraggia, le directeur général des services de la ville et trois personnes membres de l’association HD2A sont totalement hors de cause. Selon nos informations, ce dossier n’a qu’un lointain rapport avec les affaires gérées par la municipalité.
Au départ, il y a une information judiciaire ouverte par le parquet financier de Bastia. Le 24 juin 2016, les enquêteurs s’interrogent sur le bien-fondé de l’attribution de plusieurs contrats aidés par le Pôle Emploi d’Ajaccio. Les chômeurs qui en ont bénéficié sont-ils bien éligibles à ce dispositif ?
Aucune fraude commise
Les soupçons de détournement de fonds publics ainsi que de faux et usage de faux aboutissent notamment à la mise en examen de celui qui était directeur de Pôle Emploi au moment des faits. Mais entre-temps, l’homme a été recruté comme directeur des ressources humaines de la ville par la nouvelle municipalité. Un temps placé en détention provisoire, le fonctionnaire a depuis été remplacé.Les auditions se sont déroulées dans ce cadre. Les enquêteurs auraient voulu vérifier si des liens existent entre les faits présumés délictueux commis par l’ex directeur de Pôle Emploi et les membres de l’exécutif communal auditionnées aujourd’hui.
Parmi les personnes entendues figurent également trois responsables de l’association HD2A. Handicap Dépendance est une structure englobant cinq établissements de Corse-du-Sud spécialisés dans l’hébergement médicalisé pour personnes âgées. Plus de deux-cent salariés y travaillent. Les auditions ont confirmé qu’aucune fraude n’a été commise par les membres de l’association lors de la signature de contrats aidés en relation avec Pôle Emploi.
Des convocations reçues il y a un mois
Si l’affaire se conclut sans suites judiciaires, Me Paul Sollacaro ne cache pourtant pas sa déception. Au téléphone, le conseil du maire d’Ajaccio se dit surpris par les fuites dans la presse.Selon l’homme de robe, le régime de la garde-à-vue s’expliquerait uniquement par la difficulté à interroger en même temps six personnes différentes en moins de quatre heures dans la même affaire. En effet, au-delà de quatre heures, une audition devient de facto une garde-à-vue. « Les six convocations au commissariat ont été reçues il y a un mois » prévient l’avocat.
Tout aurait été fait en amont par les enquêteurs pour que la plus grande discrétion soit observée dans ce dossier où la responsabilité des personnes auditionnées n’était pas engagée. Des garanties auraient été données en la matière afin d’éviter de susciter des suspicions inutiles.
« Je suis mandaté par mon client pour faire la lumière sur ces fuites », poursuit Me Sollacaro, qui refuse de s’exprimer sur le fond, estimant que cela constituerait une violation du secret de la garde-à-vue. En revanche, sur le plan strictement humain le conseil se réjouit du traitement qui a été fait à son client dans les locaux de la direction régionale de la police judiciaire d’Ajaccio.