En Corse, les gilets jaunes ont beaucoup moins fait parler d'eux que sur le continent. Le mouvement est pourtant présent et il pourrait se structurer samedi 12 janvier à Corte.Emboitant le pas présidentiel, le maire d'Ajaccio leur propose de dialoguer dans le cadre du grand débat national.
Le 10 décembre dernier, Emmanuel Macron a appelé à la mise en œuvre d'un grand débat national.
Message reçu pour le maire d'Ajaccio qui fait figure de pionnier en Corse. Dans une tribune, datée du 7 janvier, Laurent Marcangeli invite les gilets jaunes au dialogue.
✍️ #GiletsJaunes : "le temps du dialogue est arrivé" : retrouvez ici ma tribune au sujet de ce mouvement qui bouscule notre société, de Paris à #Ajaccio.
— Laurent Marcangeli (@LMarcangeli) 6 janvier 2019
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Des gilets jaunes qu'il félicite aussi d'avoir contenu les excès de violences auxquels le continent fait face. « J’ai l’intention, dans les semaines qui viennent, d’organiser dans des lieux appartenant à la municipalité, des débats où les élus ne seront pas appelés à parler, où les ‘élites’ ne seront pas appelées à s’exprimer. Mais où les gens, librement, pourront venir dire ce qu’ils ont sur le cœur », indique-t-il.
« Ce qu’il nous faut, c’est des actes »
Un cahier de doléances, est aussi à la disposition du public depuis hier dans le hall de l'hôtel de ville. Laurent Marcangeli répond ainsi aux demandes de concertation formulées depuis plusieurs semaines par les gilets jaunes ajacciens. « Il s’est engagé à nous recevoir, à nous parler. C’est bien, mais maintenant ce qu’il nous faut, c’est des actes. Ce week-end, on a une réunion avec toutes les villes de Corse pour se structurer et pour pouvoir frapper partout en Corse, mais tous ensemble », explique Noëlle Andarelli, gilet jaune.
D'autres doléances ont déjà été recueillies dans l'île à l'initiative du collectif « Una speranza pè a Corsica », un mouvement solidaire des gilets jaunes. « Nous sommes du peuple, nous vivons ici, nous connaissons ces problèmes et nous en parlons avec des gens qui sont touchés par ça », déclare Ghjuvan Andria Cullioli, collectif « Una Sperenza pè a Corsica ».
En Corse, les bases de la grande concertation nationale semblent donc jetées, même si à Bastia ce cahier doléances mis en place bien avant la crise n'a jamais suscité d'engouement.