La proposition de résolution du collectif anti Mafia Massimu Susini a déjà été signée par Maffia No', a Vita Iè. Les autres associations concernées vont consulter leurs membres. L'Assemblée, elle, se prononcera en fin de journée.
Le mot de Mafia, qui a longtemps fait discussion sur l'île, serait officialisé par la représentation élue de la société corse, si la proposition de résolution était adoptée.
Les termes dans lesquels la proposition est rédigée sont clairs : "l'assemblée de Corse reconnaît officiellement la réalité d'une mafia en Corse".
Pour autant, elle précise bien que cette mafia fonctionne "avec un type d'organisation spécifique". Histoire, on l'imagine, de se libérer des constantes comparaisons avec la mafia italienne...
Le collectif anti mafia Massimu Susini, à l'origine de la proposition, y livre une définition plus précise de cette mafia insulaire : "une variété d'organisations criminelles associées ou antagonistes qui visent à se pérenniser en infiltrant la société démocratique pour acquérir la gestion ou le contrôle des activités économiques, pour peser sur le libre exercice du vote, et ce, afin de constituer le pouvoir occulte par la force d'intimidation du lien associatif, ou par la violence, la corruption, l'assujettissement et la loi du silence qui en résultent".
Une base de travail ?
Nommer le mal qui ronge la Corse, c'est une chose. Tenter de le combattre en est une autre. En conclusion de cette proposition, le collectif prend soin de préciser que l'Assemblée de Corse se donnerait "tous les moyens dans son champ de compétence pour empêcher l'emprise mafieuse sur la Collectivité de Corse et sur le peuple Corse".
Tout cela, pour l'heure, n'est encore qu'à l'état de proposition, et il faudra que l'Assemblée de Corse en accepte les termes...
Déception
Mais vue la déception ressentie par le collectif Massimu Susini en assistant aux débats de ce matin, il n'est pas dit que tout le monde parle d'une même voix de sitôt...
"On espère que les débats futurs seront d'un autre niveau et qu'on pourra s'exprimer plus librement, parce que nous avons l'impression que ce n'est pas le cas en ce moment", soufflait Pierre-Laurent Santelli avant le début des travaux de la commission, cet après-midi.
Leo Battesti, d'A maffia nò, a vita iè, était sur la ligne, parlant de "discours convenus", de "blocages", et regrettant que l'on n'ait pas laissé parler les associations durant les débats dans l'hémicycle.