C'est une image qui a fait le tour des réseaux sociaux. Un American Staff, cloîtré dans une cage, sur la terrasse d'un appartement à Ajaccio. Les voisins signalent depuis plusieurs mois les conditions de vie de l'animal. Les propriétaires, déjà visés par une enquête, ont fini par laisser leur chien aux associations.
C’est une mobilisation décidée sur un coup de tête qui, peut-être, a mis un terme à une affaire qui dure depuis pas mal de temps. Une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant une résidence d’Ajaccio, ce vendredi 2 août, vers 18 heures. En cause : un chien enfermé dans une cage sur la terrasse d’un appartement. Ils dénonçaient un mauvais traitement infligé à l'American Staff de la part des propriétaires.
"On a reçu un énième signalement d’une voisine, ce matin", expliquait Danielle Samartini, présidente des Sans Colliers de Corse. "Il est sous la chaleur, en plein soleil. Ils croient qu’ils sont dans leur droit, mais non".
Peu à peu, les tensions se sont apaisées. Dans la soirée, une rencontre a été organisée entre le couple et les associations de défense animale. Les propriétaires ont accepté finalement de donner le chien à un refuge.
Une mobilisation née sur les réseaux sociaux
L'association de Danielle Samartini, spécialisée dans le sauvetage d’animaux, a alerté sur ses réseaux sociaux, ce matin :
Les propriétaires du chien, un couple d’une vingtaine d’années, ont d'abord trouvé "inadmissible d’afficher comme ça les gens sur les réseaux sociaux. S’il y a un problème, qu’on vienne me voir", scandait le mari.
Ce dernier estimait : "mon chien est en bonne santé. Quand il aboie, c’est normal, il m’entend arriver. Concernant la cage, c’est quand on fait du ménage. Il ne reste pas tout le temps dehors. Je le sors, et il peut aussi aller et venir facilement à l’intérieur de l’appartement".
Un cas déjà signalé auparavant
"Ce n’est pas de la maltraitance, mais de la négligence", précise Christophe Kimoliatis, enquêteur auprès de la Fondation Assistance Animaux, présent lors des négociations. Avec son groupe, il mène des investigations pour trouver des animaux en détresse.
En décembre 2023, c’est lui qui avait reçu les premières alertes. Son travail d'enquête a commencé dès janvier. Il a interrogé les voisins, pris des clichés, et à rencontrer une première fois le jeune couple en question.
"Quand j’ai réussi à venir chez eux ces derniers mois, j’ai vu un chien bien nourri, avec des croquettes, vacciné, il n’y a pas de problème là-dessus. Mais je leur ai dit qu’il était formellement interdit de laisser son animal enfermé dehors jour et nuit".
L’objectif est de sensibiliser d’abord, de faire de la prévention, ne pas être dans la brutalité.
Christophe Kimoliatis, enquêteur auprès de la Fondation Assistance Animaux
Christophe Kimoliatis est venu les voir trois fois de suite. "L’objectif est de sensibiliser d’abord, de faire de la prévention, ne pas être dans la brutalité. On n’engage pas directement des poursuites judiciaires. On leur dit juste qu’il ne faut pas reproduire ce genre de choses".
Un dialogue qui s'est poursuit jusqu'à aujourd'hui. Les associations renoncent à déposer une plainte, prévue initialement lundi 5 août. Le couple avait lui déposé plainte, ce vendredi, pour diffamation.