François Fillon relégué à la deuxième place, derrière Marine Le Pen, lors du premier tour : un séisme politique en Corse, où la droite est historiquement bien implantée. Dans la deuxième circonscription de Corse du Sud, bastion de la droite insulaire, son principal soutien se montre confiant.
« Je savais que ça serait compliqué, ça l’est un peu. J’ai déjà gagné des batailles dans l’adversité et je serai totalement engagé, déterminé à aller porter un message. » Pragmatique mais loin d’être défaitiste, Camille de Rocca Serra est persuadé qu’il ne perdra pas son fauteuil de député en juin prochain. Candidat à sa réélection dans la deuxième circonscription de Corse du Sud, c’était un des principaux soutiens de François Fillon dans la région. Mais selon lui, la défaite de son candidat ne lui portera pas préjudice à l’avenir : il veut croire que la droite est encore bien implantée en Corse. Il faut dire que le député-maire a su convaincre ses administrés à Porto-Vecchio, où 30% des votants se sont exprimés en faveur de François Fillon.En marche ?
Le candidat de la droite a même su convaincre dans des terres électorales pourtant acquises à ses adversaires : à Bonifacio, chez Jean-Charles Orsucci, soutien d’Emmanuel Macron, François Fillon est arrivé en tête. Le candidat d’En Marche, lui, n’est arrivé qu’en troisième position. La droite est donc encore bien présente et la dynamique Macron n’a pas encore pris partout. Mais Jean-Charles Orsucci, lui aussi candidat aux législatives, veut tout de même y croire : « Il n’y a pas de raison que la Corse et la deuxième circonscription de la Corse-du-Sud échappent à cette volonté de renouvellement de la classe politique, pour permettre d’avoir des parlementaires d’En Marche à Paris qui puissent à la fois soutenir la politique du futur président de la République et à la fois de faire entendre une certaine idée de la Corse, que j’entends incarner et qui à mon avis n’est plus celle de Camille de Rocca Serra. »Le scrutin législatif s’annonce compliqué pour le maire de Bonifacio, mais difficile de savoir pour autant si la deuxième circonscription de la Corse du Sud restera forcément à droite, dans les mains de Camille de Rocca Serra. En face, pas de candidat du Front National déclaré pour le moment. Marine Le Pen était arrivée en tête dans la circonscription au premier tour.