Dans un communiqué, l’avocat de Pierre Ferracci propriétaire de deux maisons sur un site remarquable à Bonifacio, dont des associations réclament la démolition, transmet des infographies afin de "rétablir la vérité" sur les maisons familiales de son client en Corse.
"Ces infographies indiquent des faits exacts et rendent compte de décisions de justice, alors que beaucoup d’imprécisions et de faussetés sont répandues par certains acteurs actuellement", précise Me Olivier Burtez-Doucède.
200 personnes se sont rassemblées dimanche à Vizzavona (Haute-Corse) pour demander la démolition de ces deux villas construites sur un site protégé de Corse-du-Sud par Pierre Ferracci, PDG du groupe Alpha, condamné à un million d'euros pour travaux hors permis de construire.
Le 5 juillet, la cour d'appel de Bastia a confirmé cette condamnation, à l'encontre de la SCI Tour de Sponsaglia, dont est gérant Pierre Ferracci, par ailleurs président du Paris Football Club et proche du président de la République Emmanuel Macron.
La justice n'a pas ordonné la démolition des deux bâtisses, construites sur les hauteurs de la plage de Rondinara, près de Bonifacio, au grand dam d'associations, d’un collectif de citoyens et d’élus qui craignent "une bétonisation illimitée de lieux, pour l'instant indemnes, par des personnes fortunées qui se moqueront d'avoir à payer une amende".
Les associations ont saisi la cour de Cassation. Elles appellent à une nouvelle action pacifique le 13 août sur le terrain des villas et devant la mairie de Bonifacio.
Pierre Ferracci dans un entretien à France 3 Corse ViaStella a indiqué ne pas comprendre "cet acharnement".
"J'ai reconnu avoir modifié un permis, qui était totalement légal, et j'ai été condamné à une lourde peine d'amende, d'un million d'euros, que je n'ai pas contestée", a-t-il ajouté, précisant que "les deux maisons font moins de 500 m2, à savoir 240 et 245 m2. Et non 600 m2 l'une comme j'ai pu l'entendre".
Dans une lettre ouverte envoyée aux élus nationalistes de l'Assemblée de Corse, le maire de Bonifacio Jean-Charles Orsucci, par ailleurs candidat REM malheureux aux législatives, renouvelle son soutien à Pierre Ferracci arguant de la qualité de "l'impact environnemental des maisons réalisées" et dénonçant "le comportement de certaines associations (...) les arguments et manières usités alliant diffamation, mensonge et mépris de la démocratie."
Lettre ouverte de @MairieBonifacio suite au courrier d'@ambiente20 et d'ABCDE du 13 juillet 2017 adressé à @ctcorse. pic.twitter.com/hqK2fWAaTU
— Jean-Charles ORSUCCI (@OrsucciJC) 31 juillet 2017
Comme le montre l’infographie transmise par Me Olivier Burtez-Doucède, un permis pour cinq maisons, soit 898 m2 avait d'abord été déposé en 1996 mais refusé un an plus tard, hors délai, par la commune de Bonifacio.
La cour administrative d'appel de Marseille avait donné raison, en 2006 à Pierre Ferracci. Mais ni les deux constructions, terminées en 2013, ni leur emplacement ne correspondent au permis initial.
Elles sont désormais "en retrait" du site de la Rondinara et "pendant toute la durée du chantier qui débute en 2008 et qui se termine en 2013, aucune voix ne s’élève contre les travaux de constructions", précise l'avocat.
"De fausses affirmations"
Les associations ABCDE et U Levante, qui demandent la destruction des villas, ont publié sur internet une reproduction de l'infographie de l'avocat de Pierre Ferracci et en y démontant "point par point ses fausses affirmations". Selon les deux associations, le terrain n'était déjà pas constructible en 1990.