Ce samedi 23 juillet, le parti indépendantiste Core in Fronte a tenu une conférence de presse à Casalabriva pour dénoncer une tentative de spéculation. Les propriétaires d'une maison souhaitent la vendre alors qu'ils avaient bénéficié d'un programme communal d'accès à prix réduit pour l'achat du terrain.
"A terra corsa à i Corsi" ... C'est ce qu'a réclamé le parti indépendantiste Core in Fronte, ce samedi 23 juillet, à Casalabriva. Dans ce village, une maison est en vente alors que les propriétaires ont bénéficié d'un programme municipal d'accès à prix réduit pour l'achat du terrain.
Le mouvement et les habitants de la commune dénoncent de la spéculation. Selon eux, grâce à ce programme communal lancé en 2017, les propriétaires ont payé le terrain entre 30.000 euros. Un prix bien inférieur au prix du marché afin de favoriser l'installation de familles au sein du village.
Selon des clauses restrictives établies, le bien construit sur le terrain devait être une résidence principale composée d'un seul logement. Or, la maison est actuellement en vente pour 868.000 euros, est devenue une résidence secondaire, et comporte trois F3 et deux piscines. "Nous le soupçonnons d'avoir fait une affaire spéculative volontairement. Il a bénéficié d'un terrain sur des deniers publics, c'est-à-dire que l'on est concerné. Si cela avait été sur un terrain privé, on ne se serait pas manifesté. Ici, comme c'est notre argent, cette maison nous appartient un petit peu en quelques sortes", indique un habitant.
"Si on vend, c'est par obligation"
Des accusations auxquelles la propriétaire des lieux a tenu à répondre. "Je voulais simplement leur prouver aujourd'hui qu'ils avaient tort sur l'aspect spéculatif. J'ai un dossier que j'aurais aimé leur remettre, ou j'aurais aimé leur parler, pour leur dire qu'ils se trompent sur la spéculation en particulier ou sur une plus-value énorme qu'on aurait pu faire. Si on vend, c'est par obligation et ça nous arrache le cœur de quitter ce village", explique-t-elle.
Le maire de la commune a envoyé un courrier au sous-préfet de Sartène pour expliquer la situation. Il compte maintenant sur les élus territoriaux pour solliciter une réunion technique avec l'office foncier. "Avec toutes les clauses antispéculatives qui sont dans le contrat, ce monsieur ne pourra pas vendre ou il ne pourra vendre qu'à la mairie. Et on va préempter s'il vend. On va préempter au prix de revient comme c'est spécifié sur l'acte de vente soit le prix du terrain tel qu'il l'a payé plus le prix de revient de la maison, pas le prix du marché. Le prix du revient", explique Vincent Micheletti.
En 2013, la mairie a réalisé un lotissement de 15 lots interdisant aux propriétaires de vendre pendant 20 ans. Un seul de ces lots pose aujourd'hui problème.