10.000 hectares pour un écrin à la biodiversité exceptionnelle. L'extension de la réserve de Scandola était en débat ce jeudi à Porto lors d'une réunion portée par l'office l'environnement. Parmi les enjeux : récupérer le label européen d'espace protégé perdu il y a quelques jours.
Passer de 1.000 hectares de réserve naturelle à 10.000 hectares. Le projet d'extension de Scandola a été présenté par l'office de l'environnement, ce jeudi 17 décembre, aux maires de Piana, Ota, Partinello, Osani et Galeria.
Une base vient d'être ouverte à Porto. Quatre agents du parc naturel régional de la Corse (PNRC), gestionnaire de la réserve, y travailleront en permanence. " Notre mission est de travailler sur les comportements de tous les acteurs et de réguler cette surfréquentation qui porte atteinte à la faune et la flore de cette réserve", explique Jacques Costa, président du PNRC.
Il y a quand même eu, il faut l'admettre, un relâchement dans la qualité de la biodiversité dans le site. La dégradation de l'herbier de posidonie est une réalité.
Car c'est la faible régulation des flux touristiques et les agressions à l'environnement qui ont fait perdre à la réserve, début décembre, son diplôme européen d'espace protégé. "Les erreurs qui ont pu être faites sont sans doute des erreurs d'incompréhension. Mais il y a quand même eu, il faut l'admettre, un relâchement dans la qualité de la biodiversité dans le site. La dégradation de l'herbier de posidonie est une réalité qui n'aurait pas dû intervenir", souligne François Alfonsi, député européen et maire d'Osani de 2002 à 2020.
Récupérer le diplôme européen
Ainsi, l'extension de son périmètre vise aussi à récupérer la distinction. "L'extension, c'est trouver un nouveau cadre juridique qui permette d'avoir plus de moyens, plus de régulation, de règlement et plus de possibilités d'intervention pour faire que la durabilité de cette réserve, pour les décennies qui viennent soit assurée. À cet égard, le diplôme est important, car il est apprécié par des experts. C'est une discussion qu'il faut mener et qu'il faut réussir à gagner", reprend François Alfonsi.
Pour se faire, le député européen compte également sur l'intervention de l'État, absent de la table de réunion ce jeudi. Il appelle à ce "que le préfet maritime de la Méditerranée prenne, dès cette année, un arrêté d'interdiction de mouillage."
L’accord des communes étant acquis, une phase de concertation va s’ouvrir avec les professionnels de la mer, bateliers et pêcheurs. Ils seront regroupés au sein d’un comité de pilotage.
La nouvelle réserve naturelle pourrait être effective dès l'an prochain.