Elections en Italie : réactions d'élus insulaires et d'Italiens vivant en Corse

Pour la première fois depuis 1945, l’extrême droite arrive au pouvoir en Italie. Favorite des sondages Giorgia Meloni revendique la victoire aux élections législatives de ce dimanche. La coalition des droites totalise environ 44% des suffrages et obtient la majorité à la chambre des députés et au Sénat. Les réactions à cette élection des politiques insulaires, et des Italiens qui vivent en Corse.

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Meloni c'est de l’esbroufe, c'est un melon comme on dit en Italie

Une Italienne vivant en Corse

France 3 Corse ViaStella

Pour ce couple de cinquantenaires italiens installé en Corse, l'arrivée au pouvoir de Georgia Meloni n'est manifestement pas une bonne nouvelle. "D'après ce qu'on entend, Meloni c'est de l’esbroufe. C'est un melon comme on dit en Italie. Mais peut-être qu'elle réussira avec les autres, on verra." commente la femme.

Son compagnon lui, est persuadé que la future première ministre n'arrivera pas à gouverner : " Elle ne s'en sortira probablement pas car elle aura tout le monde contre elle. Elle ne voulait pas du revenu de citoyenneté malgré la crise et le covid. Elle ne veut pas venir en aide à la population. C'est une fasciste, nous n'en voulons pas."

Une victoire qui réjouit le rassemblement National

Avec 26% des voix, Fratelli d'Italia, la formation post-fasciste de Georgia Meloni, arrive en tête de la coalition de droite Inseme per l'Italia, qui recueille au total 44% des suffrages. Le représentant corse du Rassemblement National François Filoni y voit une victoire du souverainisme : " Les Italiens veulent décider quelle politique pour leur pays. C'est la même chose que veut le rassemblement National en France. Ça n'empêche pas la coopération internationale." commente-t-il.

La menace populiste

Les autres représentants du spectre politique en Corse nourrissent plus d'inquiétudes quant aux résultats de cette élection italienne, nouveau signe du progrès partout en Europe de l'idéologie d’extrême droite.

Défenseur d'une droite régionaliste, le co-président du groupe Un Sofflu Novu Jean-Martin Mondoloni craint que la France soit aussi concernée : "Les populations vivent une crise économique, existentielle et sociétale. Je pense que la vraie vie est complexe et que la vie politique n'apporte pas de solution à la hauteur des attentes des citoyens. L'inefficience des politiques publiques, aggravée par les réseaux sociaux qui réclament des solutions simples, promet l'avènement ici et là de nouveaux populismes en Europe."

Jean-Charles Orsucci, maire Renaissance de Bonifacio, rappelle que c'est grâce à l'appui d'une droite "dite modérée, celle de Berlusconi" que Giorgia Meloni peut accéder au pouvoir. " Le programme des fascistes, on le connaît, c'est un bouc-émissaire avec les immigrés, c'est un libéralisme totalement libéré avec la remise en cause de l'imposition. Je crois que ce populisme-là on n'en veut pas à l'échelle de l'Europe".

Le député européen EELV-ALE François Alfonsi rappelle lui que le fonctionnement de la démocratie italienne, coutumière des coalitions, est très différent de la notre : "L'Italie est un bénéficiaire important de la solidarité européenne. Je ne suis pas certain que le sort de l'Italie et le sort de l'Europe soit véritablement compromis. Les principales conséquences vont peser sur les autonomistes. Le sud-Tyrol, le Val d'Aoste, la Sardaigne ou la Sicile, ces peuples qui revendiquent le droit à l'autonomie."`

L’arrivée au pouvoir des fascistes en Italie en1923 avait provoqué une progression spectaculaire des ressortissants Italiens en Corse. Ce nouvel épisode de la vie politique italienne pourrait avoir lui-aussi des conséquences sur les flux migratoires.

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