Le président du conseil départemental de Corse-du-Sud a envoyé aux agents un courrier dans lequel il agite le spectre d'une dégradation de leurs conditions de travail. Le syndicat des travailleurs corses a répliqué avec un communiqué virulent à l'égard de l'élu.
C’est un courrier qui n’est pas passé inaperçu chez les fonctionnaires de Corse-du-Sud. Les agents du conseil départemental 2A ont reçu la semaine dernière une lettre de deux pages de Pierre-Jean Luciani. Sur un ton alarmiste, le président du conseil départemental fait part de ses craintes sur la création de la Collectivité unique et sur les conséquences sur le personnel du conseil départemental.
L’élu joue les Cassandres et prophétise "sur les effets indésirables" que cette réforme pourrait avoir sur les conditions de travail des agents.
Si le président assure ne pas être opposé sur le fond à la création de cette collectivité, il appelle les responsable politique à "prendre un engagement officiel et formalisé."
Pierre-Jean Luciani explique que la siuation financière de sa collectivité "est saine" contrairement à celle des deux autres, et craint que l'endettement de la future collectivité unique conduise le prochain exécutif à baisser les salaires des agents. L'élu redoute aussi qu'on impose une mobilité géographique aux agents et ajoute que la mobilité dite fonctionnelle, elle, ne pourra pas être refusée, puisque l'agent est "titulaire de son grade mais pas de ses fonctions".
Enfin, la fusion risquant d'entraîner "une démultiplication de fonctions identiques", Pierre-jean Luciani appréhende que des postes soient tout simplement supprimés.
La réponse cinglante du STC
Suite à ce courrier, le Syndicat des travailleurs corses a publié un communiqué ce mercredi dans lequel il conteste point par point les critiques du président du conseil départemental. Le STC assure qu’il n’y aura pas de mobilité forcée pour les agents, et que cette revendication "a été actée lors de la réunion à Bastia du 22 décembre dernier avec les présidents des trois collectivités". Concernant la mobilité dite fonctionnelle, le syndicat rappelle qu’elle ne concerne "que quelques personnes sur la masse salariale".Sur les baisses de salaires, le syndicat renvoie la balle au président du conseil en affirmant qu’il existe déjà des inégalités de traitement entre agents avec "un régime indemnitaire à deux vitesses" qui s’apparente à un "système clientéliste".
Concernant les éventuels licenciements, le STC rappelle les garanties du statut de fonctionnaire, mais dénonce "l’embauche irraisonnée et incontrôlée" de 50 nouveaux contrats aidés par le conseil, qui "amputera lourdement le budget de la future collectivité".