Des bêtes abattues et d'autres repoussées loin des bâtiments : à Ajaccio, une battue administrative organisée pour lutter contre la prolifération des sangliers en ville

Une battue administrative au sanglier s'est tenue ce samedi 30 mars à Ajaccio. Organisée sous l'égide du préfet de Corse, elle visait à débusquer les animaux se trouvant proches des habitations. Une opération amenée à se reproduire, alors que la population de sangliers en ville a considérablement augmenté au cours des dernières années.

Des sangliers qui circulent dans les rues d'Ajaccio à la nuit tombée, au petit matin et parfois même en pleine journée : les clichés ou les vidéos ne sont pas rares, et circulent régulièrement sur les réseaux sociaux. 

Problème, si l'image fait généralement sourire, le passage de ces animaux en ville représente "une mise en danger potentielle de la population face aux risques d’accidents routiers et/ou corporels ou provoquant de nombreux dégâts", estime la mairie d'Ajaccio.

C'est donc dans ce cadre que le conseil municipal a acté la tenue d'une battue administrative aux sangliers, ce samedi 30 mars dans la matinée, sur un secteur qui s'étend du Bois des Anglais au début de la route des Sanguinaires.

Ordonnée par le préfet de Corse, et organisée sous la responsabilité du lieutenant de louvèterie d’Ajaccio, cette battue s'est tenue de 6h à 13h, et visait à "débusquer les sangliers et les éloigner des bâtiments pour les envoyer vers des secteurs plus naturels", explique Florian Straser, directeur de cabinet du préfet de Corse.

Des bêtes abattues, d'autres repoussées loin des bâtiments

Concrètement, elle a permis de mettre à jour plusieurs dizaines de sangliers se trouvant à proximité directe d'habitations collectives, d'en déloger "une bonne vingtaine". Une dizaine d'animaux ont été abattus par les tireurs, qui se trouvaient postés près des sentiers des crêtes. "Le reste a été repoussé dans le secteurs des crêtes, à l'écart des bâtiments", se félicite le directeur de cabinet du préfet.

Si les services de la préfecture et de la ville d'Ajaccio sont en l'état incapables de donner un chiffre précis du nombre de sangliers évoluant dans la cité impériale et à proximité, un constat est clair : la population de sangliers a considérablement augmenté au cours des dernières années.

Une prolifération couplée à des animaux de plus en plus enclins à se rapprocher des bâtiments, où ils trouvent de la nourriture : "Dans les ordures ménagères, dans un premier temps, indique Florian Straser. La ville est en train de rappeler à l'ordre un certain nombre de copropriétés qui ne respectent pas le règlement de ramassage des ordures, et n'ont pas d'endroits sécurisés, avec des enclos qui permettent de retenir les conteneurs et éviter que les sangliers ne puissent les renverser. C'est le cas pour beaucoup d'endroits et c'est très problématique."

Un sanglier reste avant tout un animal sauvage, et il peut à tout moment avoir un comportement brusque ou violent.

Seconde difficulté déterminée : "On a aussi des personnes qui nourrissent directement les sangliers, en leur laissant des seaux d'aliments par exemple. Et ça, c'est un vrai souci, parce que ça fait rapprocher les sangliers, et ça occasionne un sentiment de domestication", note le directeur de cabinet du préfet de Corse. 

Un sentiment trompeur, voire dangereux : "Un sanglier reste avant tout un animal sauvage, et il peut à tout moment avoir un comportement brusque ou violent. S'il voit passer quelqu'un avec de la nourriture qui ne s'arrête pas pour lui en donner par exemple, alors qu'il a l'habitude d'être nourri par d'autres personnes, il peut décider de le charger. On a aussi une laie qui pourrait réagir brusquement en voulant protéger sa portée, on a eu un cas similaire il y a peu de temps."

Ainsi, la ville, accompagnée par l'Etat, assure la préfecture de Corse, réfléchit à la manière de renforcer "sa communication pour faire comprendre ces comportements sont interdits et dangereux".

Des pièges et des tirs de nuit envisagés

En l'attente, d'autres opérations vont être organisées, prévient la préfecture, confiées au lieutenant de louveterie d'Ajaccio.

Celles-ci pourront prendre la forme de nouvelles battues administratives, mais également la mise en place de pièges dans des endroits spécifiques de la cité impériale pour éviter que les bêtes ne s'y installent, détaille Florian Straser, - "nous sommes en train de regarder les meilleurs endroits et les meilleurs pièges à placer, le système existe déjà mais nous entendons le renforcer" -.

Avec une difficulté : plusieurs pièges installés par le passé ont été volontairement détruits, constate la préfecture. "Nous voulons faire comprendre aux gens que notre action n'est pas menée contre les sangliers, mais contre leur prolifération à très large échelle, qui est par ailleurs également problématique pour le reste de la faune sauvage parce qu'elle n'est pas naturelle mais résultante de l'action de l'homme."

Dernière piste envisagée : des tirs de nuit des sangliers par le louvetier. "Ce seront des actions ponctuelles qui pourront être tenues dès lors que les conditions de sécurité seront établies, avec un périmètre mis en place par les forces de l'ordre, par exemple. On peut l'envisager dans des quartiers comme le Belvédère."

Pour rappel, plusieurs battues administratives ont déjà été organisées en 2022 et 2023 sur le territoire, notamment dans les secteurs de Pietralba et du Salario.

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