Le directeur régional des Finances publiques d'Ajaccio a-t-il tenu des propos "anti-corses" lors de la visite du Secrétaire d’Etat Olivier Dussopt? Deux syndicats affirment, que le haut fonctionnaire aurait indiqué "ne [cibler] que les Corses, pas les étrangers, ni les continentaux".
La petite phrase est rapportée par les syndicats FO et CGT. Elle aurait été prononcée par le directeur régional des Finances publiques d'Ajaccio lors d'une rencontre avec le Secrétaire d’Etat Olivier Dussopt, le 26 mars dernier, en présence d'agents des finances.
Le Directeur régional se serait adressé au Secrétaire d’Etat pour lui assurer "que dans le cadre du contrôle fiscal, nous ne ciblons que les Corses, pas les étrangers, ni les continentaux".
Toujours selon les deux syndicats, reçus jeudi par le cabinet du Président de l’Assemblée de Corse, le haut fonctionnaire aurait également fait part à Olivier Dussopt "d’un sentiment d’insécurité" des agents des Finances publiques "lorsqu’ils sont appelés à venir exercer les missions de contrôle en Corse."
"Les propos dont font état les syndicats présentent manifestement un caractère discriminatoire et ouvertement raciste", indique le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, dans un courrier qu'il a adressé au Premier Ministre.
Contactée, la direction régionale des Finances publiques d'Ajaccio a démenti avoir tenu ces propos.
Mon courrier au Premier ministre suite à la dénonciation par les syndicats CGT, FO et Solidaires des propos stigmatisants et discriminatoires du directeur des Finances publiques devant le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt. pic.twitter.com/pz3Q7PhZne
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) March 30, 2018
"Si les propos du directeur sont confirmés il doit quitter la Corse sans délai", a indiqué Jean-Pierre Battestini, pour la CGT des Finances publiques de Corse, tout en déplorant que que "cette situation soit récupérée politiquement par ceux qui ont notamment cautionné les nombreux attentats qui ont détruit et fragilisés nos services ainsi que les menaces qui ont frappés de nombreux collègues."
Les syndicats seront reçus le 4 avril par le préfet de Corse.
Dans un communiqué la LDH a fait part de son soutien au président de l'Assemblée de Corse. "Cette affaire n’est pas une simple polémique. Si les faits étaient avérés, ils relèveraient d’une discrimination".