Avec 12,7% des jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ni formation, la Corse se situe 3 points au-dessus de la moyenne nationale en matière de décrochage scolaire. De nombreux moyens sont mis en œuvre pour redonner à ces jeunes le goût d’apprendre.
L’académie de Corse met en place, pour la 4e fois, la semaine de la persévérance scolaire. Elle a lieu depuis lundi jusqu'au vendredi 1er février sur toute la Corse comme dans les autres académies du pays.
C’est un des outils mis en œuvre pour lutter contre le décrochage scolaire.
Un problème qui touche la Corse plus que la moyenne des autres régions françaises.
Il concerne des jeunes sans diplôme et sans formation entre 16 et 25 ans, sortis du système, ils peinent ensuite à s’insérer dans le milieu professionnel.
En Corse on estime que 15,7% des jeunes de 16 à 25 ans étaient touchés en 2011 et qu'aujourd‘hui ils seraient 12.7%. Une amélioration mais l’île est toujours 3 points au-dessus de la moyenne nationale.
Les causes du décrochage sont variées et multiples ce qui rend le combat plus complexe.
C’est une trajectoire de vie, un décès, un divorce ou alors des causes plus structurelles comme le contexte économique, social ou culturel, voire encore une mauvaise orientation qui peuvent faire basculer un jeune.
A la sortie du collège en Corse 75% des élèves choisissent une filière générale ou technologique et seulement 24% s’orientent vers une voie professionnelle. Des métiers souvent dévalorisés par la société explique Xavier Luciani, directeur du CFA de Furiani.
L’orientation c’est un des axes de travail à améliorer avec le rectorat les services de la Collectivité de Corse (CDC) y travaillent avec la mise en place d’un Service Public Territorial de l’Orientation. Objectif mieux faire connaître les métiers et l’ensemble de l’offre de formation existante aux collégiens.
Les causes structurelles comme la situation économique de l’île sont aussi à analyser. La Corse fait partie des 8 académies qui ont plus de 30% des collèges en Education prioritaire.
Cibler les zones prioritaires
Sur 31 collèges, 10 établissements sont en REP (Réseau Education Prioritaire), 1 en REP+ (Réseau Education Prioritaire Plus).
Les enseignants demandent plus de moyens malgré les efforts faits en primaire notamment pour doubler les classes de CP et CE1 dans ces zones afin de réduire les effectifs.
Ces jeunes peuvent être les premières victimes du décrochage, ils peuvent perdre confiance en eux, compromettre leur avenir, mais il y a des conséquences pour l’ensemble de la société.
Selon un rapport du cabinet BCG daté 2012 le coût pour la société que représente une personne en décrochage tout au long de sa vie est évaluée à 230 000 euros.
554 jeunes ciblés en automne 2018
Les politiques mises en œuvre sont donc aussi un investissement. L’Etat qui a la compétence exclusive en matière de prévention du décrochage avant que l’élève est effectivement décroché.
Puis toujours avec l'Etat, les collectivités locales, ici la Collectivité de Corse notamment, et les associations peuvent intervenir pour accompagner les décrocheurs et les ramener vers une formation ou vers l’emploi.
En Corse, à l'automne 2018 on estime à 554 le nombre de collégiens ou lycéens présumés décrocheurs soit 9% des effectifs.
Plusieurs dispositifs comme « devoirs faits », « mallette des parents », le soutien, l’aide au changement d'orientation, le droit au redoublement en conservant les notes supérieures à 10 pour le bac sont mis en œuvre dans ce cadre-là pour limiter les effets du décrochage.
Quand le décrochage est effectif les Missions locales, ou des dispositifs comme l’Ecole 2e chance sont activés en partenariat avec l’éducation nationale ou les collectivités.
Une manière de donner une autre chance à un jeune, de ne pas se lancer sans diplôme, ni formation dans le grand bain de la vie. De rattraper les petites erreurs qui peuvent donner d’immenses gâchis.
>> INCHIESTA Mercredi 30 janvier à 20h45 sur ViaStella
Quelles sont les causes du décrochage ? Les dispositifs mis en place depuis sont-ils efficaces ?
"Quand nos enfants décrochent" un reportage de Solange Graziani, Marion Fiamma sur un montage Anne-Laure Louche suivid'un débat avec :
- Josépha Giacometti, conseillère exécutive à l’Assemblée de Corse en charge de l’enseignement secondaire de la formation.
- André Paccou, chef du service d’information et d’orientation académie de Corse.
- Charles Casabianca, enseignant depuis 38 ans. Il est aujourd’hui en collège prioritaire, il est ancien syndicaliste.