Palatinu a rendu hommage, ce dimanche 19 mars, au résistant Fred Scamaroni dans la citadelle d'Ajaccio. L'occasion de s'intéresser à cette structure qui se présente comme une association de défense de l'identité, de l'histoire et de la culture corses.
Dans la citadelle d'Ajaccio, devant la cellule où le résistant Fred Scamaroni s'est suicidé il y a exactement 80 ans, une cinquantaine de personnes proches de l'association Palatinu se sont retrouvées le temps d'une commémoration.
Parmi elles, Jérémy Palmesani.“Pour nous, Fred Scamaroni relève de plusieurs niveaux de symboliques. Premièrement, c'est un Corse. Il a incarné en son temps un certain nombre de valeurs, de force, de fidélité, de courage, de de panache, de sacrifice qui, nous le pensons, peuvent être un modèle aujourd'hui pour l'ensemble des jeunes Corses qui, nous en faisons le constat, semble en manque de repères”, pointe t-il.
Identité
En termes de repères, l'association, qui se veut apolitique, met en avant l'identité, l'histoire et la langue corses. Ces notions, que défendent aussi les partis et organisations nationalistes, Palatinu les envisage sous l'angle traditionaliste, à l'image de la droite conservatrice, comme le développe le président de l'association, Nicolas Battini.
“La défense de l'identité ne peut pas se résumer à la langue. La défense de l'identité ne peut pas se résumer à la traduction de slogans en langue corse. La défense de l'identité, c'est aussi la défense de valeurs traditionnelles de la famille, de la ruralité, d'une certaine vision de la famille, du lien, aussi, aux réalités biologiques, à la question de la théorie du genre qui se pose ou de l'écriture inclusive", explique t-il.
Et de reprendre : "Je pense que d'aucuns souhaitent défendre une vision de l'identité corse qui est totalement désincarnée et qui ne repose finalement que sur la langue. Mais la langue elle-même est le produit aussi d'une vision et d'un modèle de société traditionnelle, et elle ne pourra pas survivre en cas de fin ou de mort de ce modèle traditionnel.”
Nicolas Battini est un ancien membre de l'exécutif de Femu a Corsica, en rupture avec la ligne officielle du parti. D'autres personnes sont issues de la droite. Quelques-uns ont clairement soutenu Éric Zemmour à la présidentielle.
Un nouveau parti ?
L'association va t-elle devenir un parti politique ? Réponse du président : “Si d'aucuns se posent cette question-là, c'est que peut-être notre discours trouve un certain écho dans la population, mais essentiellement peut être aussi dans la base militante nationaliste et la base électorale. Charge à ceux qui s'intéressent à la question d'en tirer les conclusions nécessaires.”
Difficile de mesurer l'audience de ce discours droitier parmi la base militante en l'absence de confrontation électorale. Officiellement, aucune des quatre principales formations nationalistes n'adhère aux positions défendues par Palatinu.
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