Le concert était particulièrement attendu : ils sont autour de 1000 personnes à avoir fait le déplacement jusqu'à Figari pour écouter en live les Chjami Aghjalesi et Quilapayún, groupe chilien culte, qui compte parmi les influences du Riacquistu. Retour sur cette soirée.
Quilapayún et les Chjami Aghjalesi, ensemble pour clore la troisième édition de I Scontri Figaresi, et pour entonner les chants du début d'un groupe né à la suite du coup d'Etat au Chili du chef d'Etat-Major de l'armée, Augusto Pinochet. C'était le 11 septembre 1973.
Le public, venu nombreux, attendait cet esprit militant, esprit qui a fortement influencé le Riacquistu. Mais au fil du temps, la musique de Quilapayún a évolué. La dimension militante est moins forte aujourd'hui, alors que la dictature est tombée au Chili. Un décalage qui a pu parfois être ressenti par les spectateurs.
"Un lien entre nos chansons et l'esprit en Corse"
Les chanteurs eux-mêmes le reconnaissent : on n'écoute pas leur musique de la même manière en Corse qu'ailleurs. "Une chanson comme Mi Patria, ma Patrie, en Corse, les gens l'aiment, la chantent. Pourquoi ça se passe comme ça ici plutôt qu'en Italie ou même en France, je ne sais pas", indique ainsi Eduardo Carrasco, membre du groupe. Il précise être toujours "très ému de venir en Corse, où il y a ce lien entre nos chansons et l'esprit ici. [...] Arriver ici, c'est arriver dans une terre très proche de la notre".
Avant Quipalayún, la première partie du concert a été assurée par les Chjami. Le mélange de nouveauté et de classiques réinterprétés dans la version de leur denier album "A chjama" a su séduire le public.
Pour les membres de l'Association u scontru, qui organise le festival, l'objectif de proposer une programmation appréciée par les locaux a été atteint. "On le fait pour que les gens après saison puissent venir écouter même nos groupes. Parce que c'est vrai que les gens en Corse, des fois, ne peuvent pas voir nos groupes en plein été, explique Guy Canarelli, président de l'association. On essaie d'implanter quelque chose pour les gens de chez nous, et pas forcément que pour les touristes. Si les touristes aiment, tant mieux, et sinon on essaie de faire sans eux."
Le reportage de Dominique Moret et Stéphane Poli :