Sartène : le projet de piétonnisation du centre-ville fait débat

Un collectif de résidents s'est réuni, samedi matin, à Sartène, pour faire entendre son opposition à la politique urbaine de la commune. Au centre du conflit : un projet de piétonnisation du centre-ville porté par la municipalité.

Non au référendum, oui à un vrai projet. C’est sous ce mot d’ordre qu’environ 250 Sartenais, rassemblés en collectif, se sont réunis place Porta, ce samedi 20 janvier. Au centre de leur mécontentement : le projet de piétonnisation porté par la municipalité, pour lequel ils émettent plusieurs inquiétudes.

"Comment va travailler une infirmière, une aide ménagère, un livreur, un commerçant ? Pour tous les socio-professionnels, on ne sait pas comment ça va se passer", déplore cette habitante.

"Notre question, c'est de savoir comment ça va fonctionner. On demande un plan de circulation, une réglementation d'accessibilité"

Si l'ancien maire de Sartène et président de l'Assemblée de Corse Dominique Bucchini était présent parmi l'ensemble des habitants mobilisés, le collectif ne se réclame d'aucune famille politique. Tous ceux rassemblés craignent que le référendum que la mairie veut organiser crispe les positions.

"On va avoir 3,7 millions qui ont déjà été dépensés. Ce n'est pas à cet état d'avancement du projet qu'on organise un référendum, souffle Vanina Mallaroni, membre du "Culletivu di i Sartinesi".

D'autant plus, continue-t-elle, que "le référendum, c'est contre la piétonnisation, ou pour la piétonnisation. Et ce n'est pas notre question. Notre question, c'est de savoir comment ça va fonctionner. On demande un plan de circulation, une réglementation d'accessibilité de piétonnisation et de circulation."

"Ce n'est pas une association qui va décider de la vie de la société"

Le maire, Paul Quilichini, se défend fermement. "Les gens vont se déterminer en fonction du projet et non pas un oui ou non pour la piétonnisation, assure-t-il. Le projet d'ensemble que nous allons préparer, que nous sommes en train de faire, qui a été réfléchi depuis plusieurs années, avec des parkings, des déviations... C'est ce que nous allons soumettre au peuple. Parce que le peuple est souverain, et c'est lui qui décide."

Paul Quilichini insiste : "Ce n'est pas une association, qu'elle soit petite ou grande, qui va décider de la vie de la société."

Le sujet de Dominique Moret et Jean-Philippe Mattei :

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Sartène : le projet de piétonnisation du centre-ville fait débat ©Dominique Moret, Jean-Philippe Mattei

C’est au sein du quartier Saint-Anne que l’idée de créer un collectif a germé. Ces travaux, engagés par la municipalité à proximité d’un bâtiment classé, y ont suscité de grandes interrogations. 

"Là, c'est la cerise sur le gâteau. Des bâtiments de France sur lesquels on fait des travaux, dénonce Ange Tramoni, membre du "Culletivu di i Sartinesi". Il n'y a aucune autorisation, mais lui dit que ce sont les bâtiments de France qui ont effectué les travaux. Moi, je voudrais voir les papiers justificatifs des travaux."

"Il n'y a rien d'extraordinaire dans tout cela"

"J'ai rendez-vous avec l'architecte des bâtiments de France pour savoir quelle forme va prendre cette voie d'issue, mais il n'y a rien d'extraordinaire dans tout cela", répond de son côté le maire, qui précise : "Cet architecte, je l'ai déjà vu, et je vais le revoir sur site très bientôt."

Le référendum annoncé en juin

Le plan de circulation finalisé dépendra en partie d'un certain nombre de procédures. Sur un des terrains où la municipalité souhaite construire un parking, un recours a déjà été introduit. Au-delà de cet aspect juridique, le collectif entend poursuivre sa mobilisation.

Le maire, lui, entend tenir le fameux référendum vers la fin juin.

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