En cette fin d’été, les conséquences de la sécheresse sont très visibles sur les arbres qui peuplent la Corse. En période de stress hydrique, ces végétaux adoptent des comportements radicaux pour pouvoir survivre plus longtemps. Reportage à Coti-Chiavari, Casteluccio et Vizzavona.
L'automne est arrivé un peu plus tôt aux quatre coins de la Corse. La végétation vire au roux car les forêts et les arbres subissent un fort stress hydrique.
En cause, un printemps doux, un été chaud et très peu de précipitations depuis le moins d'avril. A proximité du rivage, comme à Coti-Chiavari, les paysages rappellent ceux de 2003, une année sècheresse record.
L'explication vient également de l'exposition du terrain et du degré d'enracinement des espèces, donc de leur capacité à trouver de l'eau dans les sols.
Des organismes résilients
Passé un seuil critique, l'arbre mobilise ses réserves pour se protéger de dommages irréversibles. Il stoppe sa croissance, les feuilles changent de teinte et finissent par tomber.
C’est le cas pour certains chênes de Casteluccio. "Est-ce qu’il y aura de la casse dans ces peuplements [de chênes] ? interroge Orsu Cerrati, technicien forestier. Vraisemblablement oui, un peu. Même si 80% des arbres risquent de se remettre. Si on gratte un peu sous l’écorce de ces arbres rouges, on se rend compte qu’ils sont encore verts. La sève est encore présente dans l’arbre."
Au col de Vizzavona, ce sont les hêtres qui font grise mine. Mais malgré leur état et leurs branches mortes, Christophe Panaiotis, assistant au Conservatoire Botanique, n’est pas inquiet : "Les arbres sont des organismes qui sont capables d’encaisser. Ils ont une certaine résilience, ils sont capables de revenir à l’état initial."
Il faudra attendre la fin de la saison sèche pour voir la nature reprendre ses droits. Mais ce stress hydrique rend la végétation plus sensible aux incendies en favorisant l'intensité et la propagation des feux.