Corse : la rétro 2015 de l'actualité politique

Un conseil exécutif nationaliste qui jure fidélité à ses engagements. C'est sans doute l'image inédite qui à elle seule illustre l'actualité politique dense de l'année 2015 en Corse.

Au soir du second tour des élections territoriales, le 13 décembre 2015, une marée humaine entoure les vainqueurs des élections territoriales. Jean-Guy Talamoni sera président de l'assemblée de Corse et Gilles Simeoni du Conseil exécutif. Après 33 ans d'opposition, les nationalistes obtiennent la majorité.

Autre fait majeur, le retour du front national dans les rangs des élus territoriaux. Absent depuis 1992, il obtient 4 élus. La vague bleu marine soulevée par les attentats de Paris booste le FN local.

Reportage de Dominique Moret, images France 3 Corse, montage Frédéric Guichard

Pour les partis traditionnels, la pilule est dure à avaler. La liste de gauche Prima a Corsica n'obtient que 28% des suffrages. La méthode Paul Giacobbi n'a pas fait recette. La droite, elle arrive troisième. Un temps absent de la scène politique, José Rossi ne réussi pas son retour. Et ce malgré le soutien d'un Nicolas Sarkozy venu agiter le spectre de l'indépendance.

La gauche avait d'ailleurs mal commencé l'année. A Ajaccio pour les élections municipales, le maire sortant Simon Renucci qui s'était vu accorder une seconde chance par le tribunal administratif de Bastia n'a pas réussi à fédérer.

Au second tour François Casasoprana et Femu a Corsica refusent l'union acceptée par Corsica Libera. C'est un boulevard qui s'ouvre pour le député UMP de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli qui améliore le score réalisé en 2014, se targuant d'avoir su rassembler.

Rassembler, c'est bien ce que fait dans un premier temps la droite au Conseil départemental de la Corse-du-Sud. Au printemps, 22 élus sur 22 se réclament de la majorité. Mais l'hégémonie engendre la discorde, Jean-Jacques Panunzi, le président sortant, est contesté par Marcel Francisci. Score final : 11 à 11. Pierre-Jean Luciani, le doyen est élu au bénéfice de l'âge.

En Haute-Corse, en début d'année la situation sourit à Paul Giacobbi. Le dissident Hyacinthe Mattei est battu par Jean-Jo Allegrini Simonetti à la municipale de L'Ile Rousse. Les départementales vont confirmer la victoire des giacobbistes. Les rivaux François Tiberi, Hyacinthe Mattei et Jacky Padovani sont tous battus. La majorité est confortée, François Orlandi s'installera facilement au perchoir.

L'été à Bastia, les dissensions entre le maire Gilles Simeoni et le président de la communauté d'agglomération François Tatti atteignent des sommets. Les élus de la CAB contestent le président, en conseil municipal, les conseillers tattistes sont mis à l'écart.

A l'automne, justice et politique se télescopent. Paul Giacobbi est mis en examen dans une présumée affaire de détournement de fonds. Un soupçon de favoritisme plane sur le financement de gîtes ruraux par le département de Haute-Corse.

Pourtant, malgré les élections qui approchent, au mois d'octobre, le Padduc porté à bout de bras par la conseillère territoriale Maria Giudicelli sera adopté par 36 voix pour, dont les nationalistes. En cette fin de mandature, c'est une victoire politique pour le président divers gauche de l'Assemblée de Corse.

Autre enjeu énorme, la collectivité unique. L'article 13 de la loi Notre voté à l'Assemblée national va entrainer la fusion des départements et de la Collectivité territoriale de Corse. C'est ce dossier, majeur, que va devoir négocier la nouvelle majorité auprès du gouvernement. Une rencontre est prévue dès janvier.

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