Entre le 20 et le 26 mars, la gendarmerie de Corse a effectué de nombreux contrôles dans le cadre d’une opération patrimoine environnemental. Illustration au col de Gradello avec les militaires de la communauté de brigade de Petreto-Bicchisano.
Le temps est gris et les nuages menaçants. Ce dimanche 26 mars, le col de Gradello est quasiment désert. Un couple de quinquagénaires, un sac en papier à la main, regagne son véhicule. Il salue deux gendarmes postés à quelques mètres. “On est parti aux asperges. C’est bon les asperges sauvages, lance l’homme. Il ne fait pas très beau, mais on prend l’air”.
Le commandant de la brigade de gendarmerie de Sartène s’approche. Jette un regard intéressé aux sacs. “Alors ces asperges ?”, interroge-t-il. “Magnifiques, regardez”, répond l’homme d’un ton enjoué en ouvrant son sachet.
Mission patrimoine environnemental
La question du commandant Franck Fiorina n’est pas anodine. Avec huit autres militaires de la communauté de brigade de Petreto-Bicchisano, il effectue une mission dans le cadre de l’opération zonale “patrimoine environnemental”.
Le but : effectuer des contrôles sur l’ensemble de la Corse pour lutter contre les différents types d’atteintes à l’environnement. “Cela concerne le braconnage, l’utilisation de motocross ou de quad sur les sites classés, les dépôts sauvages, les gravats, les épaves, ou encore la détérioration de la flore et plus particulièrement des espèces endémiques", détaille Franck Fiorina.
Des missions qui peuvent être réalisées en partenariat avec des agents de l’office national des forêts, l’office française de la biodiversité, ou encore de la direction régionale des affaires culturelles. “Cela permet d’avoir une plus-value, car ils sont tous spécialisés dans un domaine et donc sur certaines réglementations”, continue-t-il.
“Par définition le gendarme est pugnace”
Sur le chemin de randonnée, l’adjudante Cécile Guyon avance. En quelques mètres, elle a repéré des morceaux de verre et des traces de véhicules motorisés. “Là, on peut constater des stigmates de motocross. Cela nous permet de savoir qu’il y a des gens qui pratiquent ce genre d’activité ici”, indique-t-elle.
En cas de découvertes plus importantes, comme des gravats, les militaires procèdent à une enquête. Ils essaient ainsi de trouver toute information susceptible de les mener à l’auteur des faits. “C’est compliqué, mais par définition le gendarme est résilient… Pugnace”, plaisante le commandant Franck Fiorina. Une mission qui permet également d’effectuer un travail de prévention auprès des personnes croisées.
Ce jour-là, malgré 2 h 30 de marche, personne sur le sentier. Les gendarmes croisent seulement un vttiste cherchant son chemin et aucune infraction n’est enregistrée. En tout, dans le secteur contrôlé par la dizaine de gendarmes, une dizaine de procès-verbaux ont été dressés entre le 20 et le 26 mars. “Habituellement, nous effectuons ce genre de mission toutes les deux semaines. Avec ce type d’opération, nous pouvons le faire quotidiennement en ciblant des lieux plus intéressants. En temps normal, trois militaires sont mobilisés, là, nous sommes neuf”, souligne Franck Fiorina.
Outre le col de Gradello, les gendarmes de la zone ont effectué des contrôles au col de Bavella, dans le Proprianais ou encore sur le site de Roccapina.