Le consortium d'entreprises corses Corsica Maritima n'a pas exclu ce jeudi de lancer sa propre compagnie maritime alternative si son offre de reprise de la SNCM n'était pas retenue par le tribunal de commerce.
Le consortium d'entreprises majoritairement corses Corsica Maritima, candidat à la reprise de la SNCM, n'a pas exclu ce jeudi de lancer sa propre compagnie maritime alternative si son offre n'était pas retenue par le tribunal de commerce.
"On lancera certainement les moyens d'atteindre cet objectif. Ce qui est certain, c'est que nous n'accepterons plus durant les 60 prochaines années ce que nous avons subi ces 60 dernières années", a répondu le président de Corsica Maritima, François Padrona.
Dans un premier temps, cette compagnie pourrait "affréter" deux bateaux pour mettre "rapidement en place" des rotations, "comme l'a fait la Brittany Ferries", une compagnie qui soutient le consortium, avant d'envisager l'achat de bateaux.
Corsica Maritima répond à toutes les obligations légales concernant la reprise de la SNCM
En ce qui concerne l'offre de reprise, François Padrona a rappelé qu'elle s'appuyait notamment sur le fret des entreprises du consortium et prévoyait le rapatriement du trafic marchandise aujourd'hui chez Corsica Ferries et passant par le port de Toulon, à Marseille.Il a également souligné que Corsica Maritima répondait à toutes les obligations légales, ayant reçu une lettre de la Commission européenne sur la question de la discontinuité - une condition nécessaire pour éviter la transmission des lourdes condamnations européennes touchant la SNCM - et "l'aval de l'autorité de la concurrence" en France.
Trois autres offres de reprise sont en lice
En l'état, l'offre du consortium prévoit la reprise de 800 salariés sur un peu plus de 1 400 actuellement. Trois autres offres de reprise sont en lice, celle du transporteur corse Rocca, celle du groupe basé en Floride Baja Ferries, associé au groupe Stef, qui possède la Méridionale - actuelle codélégataire avec la SNCM de la délégation de service public de la desserte de la Corse-, et celle de l'ancien directeur du port Christian Garin, baptisée Ferry de France.Selon François Padrona, les offres de Baja Ferries/Stef et de Rocca présentent des risques en termes de concurrence. La première conduirait à un duopole entre la Méridionale et Corsica Ferries, et la deuxième créerait une "concentration verticale" sur toute la chaîne de transport, mettant en péril les autres transporteurs corses.