Lundi 30 septembre, Corse Matin a annoncé la création d'un nouveau groupe clandestin FLNC. Il annonce "des actions de propagande" pour "sauver le peuple corse d'une disparition programmée". Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.
Création d'un nouveau groupe clandestin FLNC. Le journal Corse Matin a annoncé, lundi 30 septembre, avoir rencontré 5 personnes se revendicant du 1er FLNC lors d'une conférence de presse clandestine.
"Actions de propagande"
Le groupe a évoqué des "actions de propagande" afin de "sauver le peuple corse d'une disparition programmée". Dans un communiqué, il explique en neuf points ce qu’il compte « mettre en pratique ».
Ainsi le nouveau groupe clandestin prône « l’interdiction pour les non-corses d’acheter des biens fonciers ou immobiliers » et « l’incitation à remplacer les étrangers par des Corses dans tous les emplois. »
Il prend aussi position sur le tourisme et appelle à la mise en place d’un quota de 600.000 personnes lors de la période estivale.
Jean-Christophe Angelini, président de l’agence de développement économique de la Corse, soutient : « À défaut d’un danger réel et immédiat, il y a tout du moins un risque de présomption et, pour moi, la nécessité de dire, de manière politique et sans volonté de jeter l’opprobre, qu’on ne peut pas renouer avec ces logiques-là. La violence politique et la clandestinité, pour ce qui nous concerne, sont à écarter définitivement. J’entends le mécontentement qui peut gagner certaines tranches de l’opinion, y compris nationalistes, mais à ces Corses je dis : ne tombons pas dans les pièges qu’on nous tend et ne cédons pas aux logique du passé.»
« Le peuple corse minoritaire sur son sol »
En matière politique, le groupe juge la majorité territoriale nationaliste « cohérente » dans sa volonté de maintenir « la Corse dans le cadre de la République française » afin « d’assurer la liberté et l’épanouissement du peuple corse. » Mais estime que ce dernier « est devenu une minorité sur son propre sol. »
Selon le FLNC, toutes les autres forces politiques « de droite comme de gauche » sont opposées « à la souveraineté du peuple corse sur sa terre. » Il conclut en précisant qu’il pourrait faire usage de la force en cas de non-application des points présentés.
« C’est quelque chose qu’il ne faut pas prendre à la légère. C’est une expression à laquelle pourrait adhérer et se perdre un certain nombre de militants. Est-ce qu’ils cautionnent ? Est-ce qu’ils dénoncent ? Je crois qu’il est important de clarifier pour la population de Corse le regard que portent ses deux présidents », estime François Orlandi, conseiller territorial « Andà per dumane ».
► Réactions politiques :
Parquet national antiterroriste
Après cette annonce et la publication du communiqué, le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête. « On a prêté beaucoup d'attention à cette action, le parquet de Paris prendra la suite », indique Éric Bouillard, procureur de la République d'Ajaccio.Ainsi, une enquête pour association de malfaiteurs terroristes devrait être ouverte directement par le parquet national et être confiée conjointement aux services de police et de gendarmerie.
►L'analyse de Jean-Vitus Albertini :
Le Front de libération nationale de la Corse (FLNC) avait annoncé qu'il déposait les armes en 2014, au terme de quatre décennies marquées par plus de 4.500 attentats revendiqués.
Le 9 octobre, le groupe clandestin a refait parler de lui : des tracts ont été découverts devant des commerces d'Erbalonga, sur la commune de Brando. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.