Les centres d'enfouissement de Viggianello et de Prunelli sont toujours partiellement bloqués. Dans les rues les poubelles débordent et regorgent parfois de d'objets en tout genre.
C'est un dimanche comme un autre à la déchetterie d'Ajaccio. Alors que les poubelles de la ville croulent sous les ordures, les voitures ne se bousculent pas pour accéder au site.
Certains viennent quand même déposer leurs déchets et encombrants. « Je pense que c’est un devoir de citoyen. Il faut penser à nos enfants, à nos petits-enfants et puis on se doit de respecter la nature, donc d’emmener nos déchets à la déchetterie », estime Véronique.
À quelques encablures du centre-ville, sur les hauteurs de Pietralba, la situation devient critique. Les bennes de tri sont vides et pourtant les sacs-poubelles envahissent les trottoirs.
À tel point que les commerces sont impactés. « C’est catastrophique dans le sens où tout le monde jette en face de la boulangerie et les odeurs sont quand même assez nuisibles pour nous. Le soir et le matin, c’est une odeur vraiment… Je ne sais pas comment ça va se passer pour la suite des événements, mais ça devient vraiment catastrophique », indique Vanessa, boulangère.
« Je me demande si on est majeur en Corse »
Il en va de même dans l'hyper-centre. François Filoni est le conseiller municipal chargé de la question des déchets, il dresse un constat sévère de la situation. « Tout ça à 60%, c’est du recyclable. Les vêtements ça se recycle, ça n’a rien à faire dans les poubelles. On peut chercher les élus et dire, les élus ont été très mauvais. Mais le citoyen ? Qu’est-ce qu’il faut dire ? Alors qu’il a les bacs à disposition pour recycler, on fait des collectes au porte-à-porte. Ça en devient désespérant, je me demande si on est majeur en Corse », se désole-t-il devant un container.
Le tri ne réglera pas seul l’épineux problème de la gestion des déchets dans l’île. Mais à l’heure actuelle, c’est une initiative individuelle qui permet de limiter l’impact sanitaire et les conséquences environnementales.