Découvrez les quatre profils des villes moyennes de Corse

Sur l’île, en dehors d’Ajaccio et de Bastia, le territoire se structure autour de 20 villes moyennes, comptant entre 3 000 et 11 000 habitants chacune. Dans une étude publiée le 17 janvier, l’Insee dresse quatre typologies de communes bien distinctes.

Borgo, l'île-Rousse, Ville-di-Pietrabugno ou encore Sartène, ces communes corses ont chacune leurs spécificités. Mais elles font toutes partie de la dernière étude de l'Insee portant sur les villes moyennes de l’île et leur évolution sociale et démographique. À elles seules, ces 20 communes comptent 98 000 résidents, soit 29% de la population insulaire.  

Parmi elles, l’Insee distingue quatre groupes "au dynamisme démographique ou économique et à la fonctionnalité propre". Soit quatre profils de communes bien différents.

Borgo, Sarrola-Carcopino… : deux fois plus d’habitants en 30 ans pour le périurbain

Le premier groupe comprend des communes périurbaines du sud-bastiais et de la périphérie d’Ajaccio, telles que Biguglia, Furiani, Lucciana mais surtout Borgo et Sarrola-Carcopino.

Avec 31 550 habitants en 2019, ces communes concentrent 9 % de la population de l’île. Elles sont en mutation démographique depuis 1990. Selon l’Insee, "elles enregistrent en effet la plus forte croissance de population. Celle-ci a doublé en trente ans et augmente deux fois plus vite qu’au niveau régional (+ 1,1 %)".

L’étude souligne par ailleurs que ces communes sont constituées "essentiellement de résidences principales (8 logements sur 10)". Enfin, ces villes périurbaines sont devenues de "véritables pôles d’emploi avec 113 emplois offerts pour 100 actifs occupés résidents". Une activité essentiellement tournée vers le tertiaire (avec la présence de grands centres commerciaux), et qui dépend peu du tourisme.

Ville-di-Pietrabugno, Alata… : des communes résidentielles à la population aisée et vieillissante

L’Insee distingue un deuxième groupe, celui des communes résidentielles aisées, avec Ville-di-Pietrabugno, Alata, Afa et Bastelicaccia. "Les catégories socio-professionnelles favorisées, cadres, professions intellectuelles supérieures et les professions intermédiaires sont surreprésentées, commente l’Insee. Ce phénomène de gentrification se traduit par un revenu médian disponible élevé, supérieur à tous les groupes de villes moyennes".

Autre caractéristique de ces communes : une population vieillissante. "La part des seniors (plus de 65 ans) augmente de 10 points en trente ans et devient la plus élevée de toutes les villes moyennes (23 %). Symétriquement, si les familles avec enfants représentent la moitié des ménages, leur poids est en forte baisse au cours des 30 dernières années (- 17 points)", analyse l’Insee.

Ghisonaccia, Sartène… : des villes moyennes moins denses, davantage agricoles

Le troisième groupe est composé de Ghisonaccia, Sartène, Corte, Prunelli-di-Fiumorbo et Penta-di-Casinca. Ces villes moyennes ont d’abord en commun d’être peu denses, avec 46 habitants au km². Moins attractives, leur croissance démographique est inférieure à la moyenne régionale et entièrement portée par le solde migratoire, le solde naturel étant nul.

"Ces cinq communes sont historiquement tournées vers l’agriculture entre élevages, exploitations fruitières et domaines viticoles, note l’étude. Elles se caractérisent ainsi par une surreprésentation des agriculteurs 1,5 fois plus nombreux qu’en moyenne régionale et des ouvriers sur le marché de l’emploi", même si leur poids a diminué. 

En raison de la précarité de l’emploi et de l’isolement géographique, le taux de chômage y est plus élevé que dans les autres villes moyennes : à 14 %, il dépasse de 2,7 points le taux régional. La part importante des emplois agricoles ou peu qualifiés, des étudiants et du chômage implique des revenus plus faibles qu’ailleurs : "le revenu médian des ménages est le plus bas des quatre groupes (19 200 €/an)".

"Malgré la présence de Corte, centre universitaire insulaire et capitale historique, qui compte 2 280 étudiants âgés de 18 à 24 ans en 2019, la part des moins de 25 ans (un tiers) demeure stable en trente ans au sein de ces villes moyennes", précise également l’Insee.

Calvi, Porto-Vecchio… Les villes à forte orientation touristique

Les stations balnéaires de Porto-Vecchio, Calvi, Propriano, Grosseto-Prugna, Bonifacio et L’Île-Rousse constituent le dernier groupe de villes moyennes. Leur activité est tournée vers le tourisme.

En 2019, 30 000 personnes y résident à l’année, soit 9 % des habitants de l’île. Si la population y croît moins vite que dans les autres villes moyennes (+ 0,8 % par an au cours des 30 dernières années), le nombre de logements, lui, croît fortement (+ 2,4 %). Cela s’explique par la pression des résidences secondaires : celles-ci représentent les deux tiers des 15 700 logements créés en trente ans, et 57% du parc immobilier.

Ces communes sont également des véritables pôles d’emploi, selon l’Insee. "Les actifs venant travailler dans ces communes sont plus nombreux que ceux qui y résident : 117 emplois locaux sont occupés pour 100 actifs résidents en emploi.", indique l'étude.

Retrouvez le reportage de nos équipes :

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Les villes moyennes en Corse ©JA MARCHIANI / FTV
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