Disparition de Ghjuvan’Teramu Rocchi, les personnalités insulaires lui rendent hommage

Ghjuvan'Teramu Rocchi s'est éteint hier, samedi, à l'âge de 78 ans. Poète, écrivain et fervent défenseur de la langue corse, sa disparition suscite une profonde émotion. Artistes, universitaires ou personnalités politiques, tous rendent hommage à cette personnalité de l'île.

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Le poète dans son village de Casinca. C'était au mois de janvier dernier, pour parler d'une cause qui lui tenait à cœur : la défense de la langue corse.

« Qu’est qu’on veut pour que le Corse continue à vivre ? On en parle du bilinguisme, il ne suffit pas d’en parler. La charte de la langue régionale, elle n’est pas ratifiée. La formation à disparu, ça fait 10 ans. Il y a des carences impardonnables, si on veut continuer à espérer que le Corse reste une langue vivante », estimait-il alors.


« C’est seulement aujourd’hui que je me sens orphelin »


Depuis les années 1970, cet enseignant de formation n'avait cessé de développer des programmes d'apprentissage du corse. Il a aussi beaucoup écrit. Des poèmes et paroles, que les chanteurs insulaires ont contées et chantées.

Pendant trente ans, le chanteur Feli Travaglini va profiter des textes de Rocchi. Aujourd'hui, très ému, il salue bien plus qu'un parolier. « C’est un immense personnage qui nous quitte. Non seulement pour le travail qu’il a fait toute sa vie. Ce qu’il a chéri toute sa vie, c’est-à-dire sa terre et son peuple. En ce qui me concerne, j’ai perdu ma mère, j’ai perdu mon père et c’est seulement aujourd’hui que je me sens orphelin », explique le chanteur.

« Tout le monde se reconnaissait dans ses poésies »


Ce dimanche matin au funérarium de Folelli, seuls les proches étaient rassemblés pour se recueillir. Mais depuis hier les hommages d'anonymes et de personnalités affluent sur les réseaux sociaux.





Ceux que nous avons pu rencontrer honorent l'homme qu'il était. « C’est quelqu’un qui magnifiait les sentiments les plus beaux qu’il y a en l’homme, et non pas les plus vils. C’est quelqu’un qui faisait partager beaucoup de sensibilité et je crois que tout le monde se reconnaissait dans ses ouvrages et dans ses poésies », indique Etienne Perfetti, membre du groupe Diana Di l'Alba.

« Il écrivait la langue Corse comme il la parlait. Moi ça me donnait une impression de naturel, d’authentique que je ne retrouve pas forcément ailleurs », continue Jean Chiorboli, professeur de langue et ami de Ghjuvan’Teramu Rocchi.

De l'avis de tous, une figure de la Corse s'en est allée samedi.


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