Depuis plusieurs jours, des factures jugées abusives sont dénoncées par des locataires d'Airbnb. C'est le cas d'une jeune étudiante d'Ajaccio, dont son témoignage a indigné des millions d'internautes. La propriétaire du logement se défend.
Ce qui devait être des vacances entre amis, s'est terminé en cauchemar pour Emma. C'est en tout cas ce qu'affirme la jeune femme de 25 ans. Originaire d'Ajaccio, elle avait réservé une villa du 18 au 20 mai, à Sotta, sur les hauteurs de Porto-Vecchio. Elle devait rejoindre quatre amis pour le week-end, "des retrouvailles comme chaque été entre amis de la région".
Tout bascule, une fois le séjour terminé. "Nous sommes rentrés chez nous, en direction d'Ajaccio. Sur la route, je découvre en quelques minutes, une dizaine d'appels manqués de la mère de la propriétaire de la villa. Elle me demande de revenir tout de suite et m'accuse d'avoir fait 7.000 euros de dégâts !", raconte l'étudiante en droit, encore sous le choc.
Des milliers d'euros de dégâts
La bande de jeunes ne comprend pas ce revirement de situation. Selon Emma, lorsqu'ils ont terminé la location, la maman de la propriétaire leur a seulement demandé de régler le montant d'un verre cassé, "soit 3 euros". "Nous avons fait le ménage et la mère a refusé de faire l'état des lieux de sortie", se justifie Emma.
Quelques jours plus tard, la jeune ajaccienne reçoit le montant des dégâts reprochés par la propriétaire, soit près de 2.500 euros. Il s'agissait d'une table de cuisine endommagée, une pince à barbecue disparue, un crépi de la maison abîmé, des taches sur la terrasse et plusieurs verres cassés. Emma refuse de payer cette somme, qu'elle estime "incompréhensible".
Finalement quelques jours plus tard je reçois une notification Airbnb et quelle fut ma stupeur lorsque j’ai découvert le tissu de mensonge autour des accusations qui pesaient sur mes amis et moi même pic.twitter.com/ybCVDA2Hrm
— emma (@polvaradiluna) August 21, 2024
Agacée, la boule au ventre, elle contacte la plateforme Airbnb et envoie une vidéo prise lors de son arrivée dans le logement. "Sur les images, on voit bien que les dommages étaient déjà présents lors de notre arrivée".
"Elle a ruiné ma maison"
Contactée, Cindy, la propriétaire de la villa, ne comprend toujours pas pourquoi ces jeunes "tentent de la faire passer pour une mauvaise personne". Sur son profil, elle a reçu près de 90 commentaires et est notée 4,9/5. "Voilà cinq ans que je loue des maisons, je n'ai que des avis positifs, si j'escroquais les gens, je n'aurais pas autant de réservations", se défend Cindy.
"Cette fille et ses amis ont ruiné ma maison, ils ont tout abîmé : la table de cuisine toute neuve, le crépi, le garde-corps de la terrasse... Ils ont renversé un liquide sur la terrasse. Ils étaient 7 ou 8, alors que la réservation était pour 5", dénonce la femme, qui indique avoir mis deux mois pour se remettre "de cette malhonnêteté et cette méchanceté gratuite".
Un compromis de trouvé
Parole contre parole... Airbnb a donc mené une enquête. Lors de ces investigations, l'annonce de la propriétaire a été suspendue et des anciens locataires ont été contactés. Après un mois d'attente, la plateforme de location a finalement versé 1.800 euros à la propriétaire (sur les 2.400 euros demandés).
Comment Airbnb a tranché dans cette affaire ? "Notre assistance utilisateurs revoit attentivement chaque litige afin de trouver une solution claire, juste et proportionnée", répond de manière générique Airbnb, sur sa plateforme, sans viser une affaire en particulier.
De son côté, l'Ajacienne s'est vue proposer, selon elle, un dédommagement de 500 euros, à utiliser sur la plateforme. L'étudiante a tenu a partagé sa mésaventure dans une publication sur le réseau social X. En quelques jours, ses propos ont été lus par plus de 6 millions de personnes.
Des réclamations abusives
Sous ce récit, d'autres internautes ont partagé leur expérience sur la plateforme et ont dénoncé des pratiques de certains hôtes Airbnb, comme la réclamation de frais supplémentaires exorbitants pour rembourser des dégâts de matériel après un séjour.
C'est le cas d'un étudiant rennais, Ewen L, parti en vacances dans un Airbnb à Marseille et à qui la propriétaire réclame 290 euros à cause d'une tache de gel douche dans un tiroir.
Dans le cas de la villa à Porto Vecchio, aucune plainte n'a été déposée, ni par la locataire, ni par la propriétaire, ce que nous a confirmé le parquet d'Ajaccio.
